Algérie

«Mon retour n'a pas été décidé dans le cadre d'un compromis»



«Mon retour n'a pas été décidé dans le cadre d'un compromis»
A moins d'une semaine du lancement officiel de la campagne électorale, Abdelaziz Belkhadem, nommé il y a juste quelques jours ministre d'Etat, conseiller spécial du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a lancé un appel pour «une campagne propre», durant laquelle il faudra éviter de porter atteinte aux personnes.Affichant un fervent soutien à Abdelaziz Bouteflika, il a souhaité que celui-ci s'adresse au peuple durant la campagne électorale, car il a la capacité de le faire. Il a confié, à ce propos, l'avoir conseillé de parler au peuple qui a «le droit d'être informé sur l'état de santé de son Président». «Ceux qui disent qu'il est inconscient tentent de tromper l'opinion publique», a-t-il insisté dans son intervention diffusée dans la soirée d'hier sur la chaîne Dzaïr TV.Belkhadem dira : «Nous allons l'aider, le soutenir et nous mobiliser pour qu'il brigue un nouveau mandat pour poursuivre son projet.» Il ajoutera que «l'Algérie est un chantier» où il est nécessaire de poursuivre les programmes dans les différents secteurs.Répondant à ceux qui lient sa nomination à l'état de santé du Président, il dira que celui-ci assure ses missions depuis son retour en Algérie après une période de soins au Val-de-Grâce (France). Même durant la période de convalescence, le chef de l'Etat a accordé des audiences au Premier ministre et au chef d'Etat-major et vice-ministre de la Défense nationale, aux présidents de l'Assemblée populaire et du Sénat.Il a reçu aussi des délégations de pays étrangers et a suivi l'actualité nationale sur les différents plans. «Même s'il est réduit sur le plan physique, le Président jouit de ses facultés mentales et il est en mesure de prendre des décisions», soutient-il. Belkhadem, qui a rencontré le chef de l'Etat plusieurs fois, admet que celui-ci avait suivi des séances de rééducation fonctionnelle et «est fatigué sur le plan physique, mais il est capable de se concentrer et de tirer des conclusions à l'issue de l'étude de dossiers».L'ancien secrétaire général du FLN a relevé, par ailleurs, avoir écouté Bouteflika de façon «normale», même si sa voix était altérée. Ceci n'est pas «une contrainte car il a déjà eu ce problème, lors de son discours annonçant des réformes en 2011, et a retrouvé sa voix normalement un jour après lorsqu'il a prononcé un discours à l'occasion de l'annonce de Tlemcen, capitale de la culture islamique».«Le Président s'est sacrifié en acceptant de présenter sa candidature à la présidentielle, en réponse à la demande d'une partie d'Algériens pour poursuivre la politique de réconciliation nationale et le développement économique.»Ceux qui véhiculent l'idée que «des personnes impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation de fonds publics appuient la candidature du Président sortant pour pouvoir échapper à la justice se trompent car ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption ou de dilapidation de fonds publics ne peuvent être protégés par un quelconque responsable». Belkhadem avertira que toute personne impliquée dans de telles affaires «sera jugée un jour ou l'autre».Le Président a le droit d'avoir des conseillersRevenant sur sa désignation par le chef de l'Etat, il a soutenu qu'elle n'a pas de lien avec un quelconque compromis au sommet de l'Etat. Les différentes lectures faites à ce sujet sont totalement «fausses». Conformément à la Constitution, le Président peut désigner des personnes pour l'aider dans sa mission. «Mon retour sur la scène politique n'a pas été décidé dans le cadre d'un compromis avec le Département du renseignement et de la sécurité (DRS)», a-t-il indiqué. «Des rumeurs circulent au sujet de l'appartenance de personnes au clan du Président ou au clan de services secrets, ce qui n'est pas vrai», assure-t-il.«Il n'existe pas de conflit entre la présidence de la République, le ministère de la Défense et le DRS», insiste Belkhadem, notant «l'absence d'un compromis» entre ces parties concernant sa désignation qui ne répond qu'à la volonté du Président. En somme, tout ce qui a été dit au sujet des raisons de sa nomination n'est que «rumeurs». «L'hypothèse d'un conflit au sommet de l'Etat n'est pas vraie», a-t-il répété.A propos de la relation entre les révélations sur des affaires de corruption en 2003 (affaire de la banque Khalifa), l'affaire Sonatrach en 2009 et l'échéance présidentielle, il dira qu'il n'existe pas de relation entre les deux dossiers, car la lutte contre la corruption n'est pas liée à des événements particuliers. Les mécanismes de lutte existent et les affaires de corruption sont transférées à la justice, indique-t-il.«A la veille de chaque élection présidentielle, la scène politique est alimentée de rumeurs mais il faut distinguer entre ce qui est vrai et ce qui est fomenté. Chacun est responsable de ses déclarations», a-t-il expliqué.Retour en force au FLNAprès le retrait de confiance en janvier 2013, Belkhadem a affirmé qu'il ne s'est jamais éloigné de la scène politique, en restant en contact avec des membres du comité central du Front de libération nationale (FLN) et des personnalités nationales du pays. Il mettra l'accent sur son soutien indéfectible à Abdelaziz Bouteflika depuis sa première investiture en 1999. Sans attendre une contrepartie de ce soutien, il le justifiera simplement par sa conviction que les réalisations du Président sortant sont importantes, citant entre autres la politique de réconciliation nationale, la distribution équitable de la richesse, le retour de l'Algérie sur la scène internationale.«Les programmes de développement lancés par Bouteflika doivent être poursuivis et c'est lui qui pourrait l'assurer», estime-t-il. Concernant les 620 milliards de dollars dépensés dans le cadre des précédents programmes quinquennaux, il a expliqué que les fonds ont été alloués, notamment aux transferts sociaux, au soutien des produits de large consommation, aux salaires et à la réalisation des différents projets sectoriels et d'infrastructures de base. A titre indicatif, «les dépenses de transferts sociaux ont augmenté de 8,4% en 2013».Cependant, le bilan des quinze années de Bouteflika n'est pas exempt de certaines faiblesses. «La politique économique n'a pas donné les résultats escomptés en raison de l'absence d'une vision claire.»Entre fermeture des entreprises non rentables et maintien des emplois, le choix a été porté sur la sauvegarde d'une politique sociale, ce qui justifie «les insuffisances», selon l'invité de Dzaïr TV. «Les mécanismes économiques permettant de produire une valeur ajoutée ne sont pas installés», admettra Belkhadem, pour qui ce problème existe depuis l'indépendance.La révision de la Constitution est indispensable, souligne-t-il, car «elle permettra la transition entre la génération d'avant-indépendance et celle d'après-indépendance».Pour son parti, le FLN, il a jugé nécessaire de tenir, après l'élection présidentielle, une réunion du comité central pour discuter de plusieurs questions dont l'organisation de nouvelles urnes pour confirmer ou retirer confiance à Amar Saâdani en qualité de secrétaire général du parti. Sera-t-il candidat pour le poste de secrétaire général ' Belkhadem promettra de répondre à cette question lors de la prochaine réunion du comité central.




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