Le docteur Omar Mehsas est médecin avec une expérience de plus de quarante années en pneumologie. Un membre actif de la société civile. Ancien président et fondateur de plusieurs associations locales et nationales. Ancien président du Conseil de l'ordre et de déontologie des médecins, ancien président du Club sportif constantinois. Et tout récemment, député sortant. Après avoir milité au sein du FLN, aujourd'hui, il se présente comme candidat libre dans une liste portant le numéro 46 «Choisissons l'unité» au niveau de la wilaya de Constantine. Dans cet entretien, il explique à L'Expression ce choix et pourquoi il a quitté le FLN.L'Expression: Vous avez toujours été un militant du FLN, aujourd'hui, vous vous présentez comme candidat libre, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à faire ce choix'
Docteur Omar Mehsas: Oui, effectivement, je suis un militant du FLN depuis plus de 45 ans. Aucune tentation n'a réussi à me détourner de l'amour que j'ai pour le FLN. Vous le savez très bien. En 1991, rares sont ceux qui ont tenu à défendre ce parti. Moi, j'étais candidat aux législatives. Mais en 2002, la paix est revenue ramenant avec elle les vautours qui ont fait du parti ce qu'il est.
Nous avons lutté de l'intérieur, nous n'avons pas déserté les rangs malgré trois candidatures 2002-2007-2012. C'est en 2017 et dans des conditions difficiles et après une 4ème candidature, que mon nom a été retenu. Il a fallu 20 ans pour driver la liste du FLN à Constantine. J'avais vécu une campagne très difficile. La liste a été confrontée à une lutte interne comme dans beaucoup d'autres wilayas. Faire campagne contre son propre parti, c'était du jamais- vu.
Elu à l'Assemblée, j'ai encore compris que le chemin du changement était encore long. Le putsch de 2018 et la triste scène de la chaîne et du cadenas.
L'élection de 2019 où le FLN avec 160 sièges n'avait pas de candidat de consensus. Puis arrive le 22.02.2019 qui nous a libérés mais hélas, la Covid-19 vient mettre un terme à notre espoir. Il était pour moi impossible de répondre à l'appel de beaucoup de mes électeurs qui souhaitaient mon retrait du FLN et même de l'APN. Dans ces moments difficiles que traversaient le pays et le parti, il fallait continuer la mission et ne pas abandonner. L'institution était à protéger pour l'avenir du pays. Après la dissolution inattendue de l'APN par Monsieur le président de la République. Oui, inattendue, parce que nous nous attendions à des élections anticipées. Après cela, je ne pensais pas reprendre le chemin de la députation, mais continuer ma mission auprès du citoyen et au service du pays.
Mais devant les appels des Constantinois j'ai fini par dire oui.
Pourquoi pas sur une liste FLN' C'est pour éviter à ce dernier un remake de 2017. Et je pense que ceux qui connaissent le FLN comprendront très bien. Changer de parti ce n'est pas mon option depuis 1997. Et beaucoup à la lecture de ce papier se rappelleront les propositions qui m'ont été faites et que j'avais déclinées avec toute ma reconnaissance aux hauts responsables avec lesquels je continuais à avoir de très bonnes relations et un grand respect.
Comment évaluez-vous votre dernier mandat'
Un mandat inachevé. Très perturbé par les soubresauts de 2018, puis 2019 et toute la cabale portée par certains contre une Assemblée dont l'image a été ternie par une poignée d'individus qui devait tout simplement répondre devant la justice. En mon âme et conscience, je peux vous dire qu'il y avait des députés au 3 - 4 et 5ème mandat, mais il y avait des «bleus» comme moi, nombreux, qui avaient très bien réagi après le 22.02.2019. En 2020, malgré la pandémie nous avons contribué à l'amendement et à l'adoption de certaines lois pour que le pays ne bascule pas et pour que ses institutions soient pérennes.
Nous avons constitué sur mon initiative à Constantine et pour la première fois en Algérie, un groupe de 10/13 parlementaires pour servir la wilaya et la nation. Nous avons fait du mieux que nous avions pu. Personnellement et avec d'autres députés nous avons été proches du citoyen.
Quel est le plus que vous pouvez apporter'
Le plus à apporter est de terminer beaucoup de projets initiés. Le nouveau Chuc, le logement de tous les enfants de la wilaya et surtout les oubliés qui ne savent pas couper les routes ni brûler les pneus... Redonner vie à Constantine qui se meurt dans tous les secteurs, culture, investissement, économie en général, sécurité, emploi, une attention particulière à l'accompagnement des communes et de leur développement...
Est-ce que le docteur Mehsas peut nous présenter son programme'
Si j'étais candidat au nom du parti, j'aurais développé son programme. En candidat libre, je pense que ça sera celui de l'Algérie profonde qui aspire à une justice sociale, une paix, une stabilité et un développement socio-économique en mesure d'améliorer le quotidien du citoyen à l'accès et à la sécurité, aux soins - à l'emploi, à la formation en général À un cadre de vie meilleur. Aussi à une réelle considération et valorisation de l'effort et de la dignité de chacun.
La dissolution de l'APN est une réponse de Monsieur le président de la République à la demande du Mouvement citoyen du 22 février 2019. Nous devons ensemble accompagner ce processus de reconstruction, même s'il porte certaines insuffisances. La situation socio-économique nationale, et géopolitique dans la région et, sanitaire, ne peuvent nous laisser indifférents. Aujourd'hui, c'est l'Algérie qui nous interpelle.
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Posté Le : 22/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ikram GHIOUA
Source : www.lexpressiondz.com