Algérie

Moins de délinquance mais plus de bagarres


Moins de délinquance mais plus de bagarres
Chéraga, 17h. Le travail des gendarmes des différentes unités vient de commencer. Le dispositif sécuritaire mis en place est renforcé à quelques heures de la rupture du jeûne. Les barrages de contrôle intensifient les opérations d'identification des personnes et des véhicules. Les patrouilles mobiles, notamment celles des sections de sécurité et d'intervention (SSI), sont déployées dans des points sensibles qui enregistrent habituellement des rixes et des tentatives d'agression et de vol à quelques heures du f'tour. Les unités de la sécurité routière sont également déployées en force. « Il s'agit d'un dispositif dissuasif destiné aux chauffards », signale le chef adjoint de la compagnie de la GN de Chéraga, le capitaine Rachid Belouafi. Plusieurs véhicules ont été soumis au contrôle au niveau du barrage fixe de Chéraga. La plupart des véhicules étaient « bourrés » de pain, de boîtes de gâteaux, de fruits, de sachets de cherbet et d'autres produits alimentaires. « Il s'agit d'une mesure préventive. Nous avons reçu des informations selon lesquelles des réseaux criminels profitent de la fluidité de la circulation pour faire passer des marchandises prohibées à l'exemple de la drogue, ou transporter des personnes recherchées ou insoumises. C'est pourquoi, nous avons élevé le degré de vigilance », note l'officier. Lors de notre virée, le chef de mission est informé d'une rixe entre automobilistes au lieudit Ahmed-Chicha à Chéraga. La patrouille mobile de la SSI est aussitôt intervenue. Plusieurs bagarres sont enregistrées au niveau de cet axe entre conducteurs de véhicules pour des futilités. « Tout le monde est sur les nerfs, des altercations se déclenchent à cause d'un dépassement ou d'un klaxon. Une patrouille est spécialement mobilisée pour ces cas », précise le capitaine. Sur place, un jeune motocycliste est arrêté pour jet de pierre sur les usagers de cette route. Il est transféré à la brigade pour enquête. Un hélicoptère est également mobilisé avant la rupture du jeûne et durant le f'tour pour orienter les brigades opérationnelles.Tous les ouvriers saisonniers fichésLes gendarmes ont ciblé lors de cette descente un foyer de la délinquance, près de la zone industrielle de Chéraga. Plusieurs jeunes ont été identifiés sur place. « Ces personnes originaires des wilayas de l'intérieur du pays viennent chercher du travail, notamment dans les chantiers, comme maçons. Elles se rassemblent dans ce lieu pour proposer leurs services », indique le chef adjoint de la compagnie de la GN de Chéraga. En fait cette identification n'est pas anodine. Les ouvriers saisonniers qui trouvent refuge dans les chantiers ou les bâtisses en construction sont identifiés et fichés. Une première pour la Gendarmerie nationale. « C'est une initiative de la compagnie de la GN de Chéraga, qui va être généralisée à toutes les unités de la capitale. Cette mesure permettra d'identifier tous les étrangers au secteur et de solutionner les affaires de criminalité », affirme le chef d'état-major du groupement territorial de la GN d'Alger, le lieutenant-colonel Bachir Salhi. D'ailleurs, l'auteur d'un homicide volontaire à Chéraga a été identifié et arrêté grâce à cette mesure. « Le mis en cause, âgé de 32 ans, est un ouvrier saisonnier originaire de la wilaya de Tiaret, qui a tué à l'aide d'une arme blanche un jeune ouvrier qui tentait de l'agresser sexuellement. Le corps de la victime a été abandonné dans un ravin. L'analyse ADN a permis d'identifier l'auteur, déjà fiché », indique l'officier supérieur.Les Algérois attirés par le shoppingA l'heure du f'tour, les gendarmes sont appelés à faire preuve de plus de vigilance. Des dattes sont distribuées aux éléments mobilisés pour la rupture du jeûne. Le repas sera pris après l'arrivée de la relève. D'autres éléments seront chargés de la sécurisation des soirées ramadhanesques. Zéralda. 23h. La station balnéaire semble perdre la cote. Habituellement envahie par les familles, en cette période de Ramadhan, la ville semble boudée. La raison ' Les Algérois préfèrent le « shopping » qui se ruent sur les centres commerciaux de Bab Ezzouar et Ardis. « Les Algériens aiment faire le marché. Ici, il n'y a que des supérettes », explique le gérant d'un commerce qui fait remarquer que la plupart des visiteurs du complexe touristique de Sidi Fredj viennent des wilayas d'Aïn Defla, Médéa... Complexe de Sidi Fredj. 1h du matin. Des familles, exténuées par la canicule et le jeûne, ont pris place sur le trottoir du port, en face de la mer, autour de brochettes, pizzas, glaces, thé et barbe à papa. Les patrouilles pédestres de la GN sillonnent les lieux. Selon le chef du poste de la GN, aucune plainte ni agression n'ont été enregistrées dans ces lieux durant ce mois sacré. « Nous enregistrons de moins en moins d'agression suite à l'éradication du bidonville de Sable d'or de Zéralda », affirme le chef de la compagnie de la GN de Zéralda, le commandant Belkacem Hamamouche. L'animation bat son plein au Casif. Des sections de 60 gendarmes sont mobilisées pour assurer la sécurité.Zonage du littoral pour traquer les squatteurs des plagesLors d'un point de presse animé à l'issue de cette opération, le chef d'état-major du groupement de la GN de la wilaya d'Alger, le lieutenan- colonel Bachir Salhi, a indiqué que la criminalité dans la capitale a enregistré une baisse de 31% durant le premier semestre de l'année en cours par rapport à la même période de 2013, de même pour le mois de Ramadhan. Ainsi, les atteintes aux personnes et aux biens ont baissé de plus de 29%. « Nous avons adopté une nouvelle stratégie, celle du zonage du littoral. Il existe trois zones : Est, Ouest à Zéralda, Rouiba et Dar El Beïda. Nous avons opté pour l'occupation du terrain et l'intensification des descentes dans les foyers de la délinquance et la traque des squatteurs des plages, et ce, en coordination avec les autorités administratives », a précisé le conférencier. Le relogement ne va-t-il pas déplacer la criminalité vers les nouvelles cités ' L'officier supérieur fera savoir que des dispositions ont été prises pour prévenir ces situations. Il s'agit de l'ouverture de cinq nouvelles brigades de la GN dans les nouvelles cités à Ouled Chebel et Heuraoua et le déploiement de deux sections de sécurité et d'intervention. « Aucun incident n'a été signalé depuis le début du mois de Ramadhan », se félicite le conférencier. Les fichiers des repris de justice relogés ont été également transférés aux services de la GN dans les nouveaux quartiers. A une question sur le retour du marché informel, le responsable a précisé que la Gendarmerie intervient sur réquisition de l'administration. « Nous avons mené 20 opérations avant le mois de Ramadhan dans la daïra de Bir Mourad Raïs suite à une réquisition du wali délégué », affirme le lieutenant colonel.Les chauffeurs de taxi et les transporteurs ciblés avant l'AïdLa lutte contre la violence routière reste la priorité du commandement de la GN. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation va être lancée au niveau des 48 wilayas. « Cette campagne va cibler essentiellement les conducteurs de transport en commun, à savoir les chauffeurs de taxi et les transporteurs de marchandises, à la veille de l'Aïd », a signalé le responsable de la communication auprès du commandement de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud


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