Pour le président du RCD, l'Algérie demeure l'otage du chantage du pouvoir qui continue de vouloir enfermer le débat politique dans les affrontements de clans d'un même système.Intervenant, hier, à l'ouverture de l'université d'été des jeunes du RCD qui se tient à l'hôtel Tamgout de Yakourène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le président du parti, Mohcine Belabès, a encore une fois averti sur les dangers qui menacent plus que jamais le pays tout en plaidant pour un sursaut de la jeunesse, seule à pouvoir être le salut. "Au train où vont les choses, le chaos qui menace l'Algérie n'épargnera personne" a, d'emblée, prévenu le président du RCD devant un parterre de jeunes participant à cette rencontre de trois jours.
Les ingrédients de ce chaos menaçant, Mohcine Belabès les situe notamment dans l'absence de démocratie et de conditions d'un exercice politique digne de ce nom qui n'ont fait que renforcer l'emprise continue d'une secte sur la vie politique et sociale nationale avec une paupérisation de plus en plus visible des Algériens, dans la corruption institutionnalisée qui explose dans un enrichissement insultant de la minorité aux commandes, des atteintes récurrentes aux droits de l'Homme et surtout dans les conséquences inévitables de cette folie, à savoir l'absence de développement national.
L'Algérie reste ainsi, dit-il, l'otage du chantage du pouvoir qui continue de vouloir enfermer le débat politique dans les affrontements de clans d'un même système qui se disputent le pays depuis l'Indépendance. "Si les choses restent en l'état ou, plus grave, si elles perdurent, l'avenir de notre pays restera incertain, voire compromis du fait de dirigeants corrompus, incompétents mais surtout irresponsables", a-t-il soutenu tout en déplorant que "même les échéances annoncées ne poussent pas à l'optimisme".
Annoncée comme porteuse de démocratie dans un contexte marqué par la chute de plusieurs dictateurs, la révision de la Constitution qui, soupçonne le numéro un du RCD, sera probablement soumise au vote d'un Parlement croupion et illégitime issu de la fraude électorale, sera, dit-il, un énième affront au peuple algérien. S'agissant de l'élection présidentielle qui sera organisée, a-t-il déclaré, par un gouvernement et un Conseil constitutionnel colonisé par la tribu de l'actuel chef de l'Etat, ce n'est qu'un signe de mépris de plus envers le citoyen et la nation algérienne. "Toute démarche qui exclut l'arbitrage citoyen doit être dénoncée et rejetée parce que si elle venait à être menée à terme, elle amplifiera encore plus un racket économique planifié et érigé en politique d'Etat, désormais, revendiqué par les dirigeants en place", a déclaré le chef du RCD qui plaide pour l'installation d'une commission nationale permanente de gestion des élections et institutionnellement indépendante du gouvernement. "Il s'agit là d'un postulat et un préalable pour le consensus qui doit être construit afin de garantir les conditions minimales d'une élection libre, transparente et démocratique", dit-il, non sans appeler à plus d'implication et de mobilisation de la jeunesse qui est capitale, au regard des échéances politiques importantes pour le devenir national desquelles le pouvoir, dit-il, projette déjà l'éloignement du citoyen.
À ce titre, Mohcine Belabès considère que dans un contexte marqué par l'abdication de représentants supposés de la société, en réalité parties prenantes du système, par l'attentisme de ceux qui veulent connaître le nouveau parrain pour prêter allégeance et, enfin, par la reddition et la compromission d'acteurs politiques qui continuent de naviguer en eau trouble pour négocier une part dans la prochaine redistribution du pouvoir, la jeunesse doit prendre ses responsabilités et participer à remettre l'Algérie sur les rails de Novembre et de la Soummam. "Il est temps de restituer l'Algérie à son peuple et à son histoire", a-t-il déclaré, convaincu que le salut viendra de la jeunesse.
S. L
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Posté Le : 05/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Leslous
Source : www.liberte-algerie.com