Nouveau coup dur pour le RCD. Après avoir été mis en demeure le 6 janvier dernier, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour avoir mis son siège national à la disposition de ses partenaires activant dans le cadre du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD), son président, Mohcine Belabbas, a été placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal d'Hussein-Dey (Alger). Longuement auditionné sur l'affaire du décès d'un étranger, de nationalité marocaine, chez lui, Mohcine Belabbas devrait signer une fois par mois sa présence devant le tribunal. Il est poursuivi notamment pour les chefs d'inculpation : "hébergement d'un étranger sans autorisation", "emploi d'un étranger sans autorisation" et "octroi de documents sans droit". "Mohcine Belabbas, président du RCD, est sous contrôle judiciaire. La décision émane du juge d'instruction près le tribunal d'Hussein-Dey (Alger). Le président du RCD a reçu une convocation hier (dimanche, ndlr)", a écrit sobrement le RCD dans un post publié sur sa page Facebook, agrémenté de quelques photos de son premier responsable entouré des dirigeants et militants du parti.Le président du RCD avait été déjà entendu, en juin 2020, par la Gendarmerie nationale dans le cadre d'une enquête ouverte par la brigade de la gendarmerie de Bab J'did (Alger) concernant la mort suspecte d'un ressortissant marocain, "un travailleur sans papiers", dans l'appartement du président du RCD. Si à première vue cette mise sous contrôle judiciaire de Mohcine Belabbas est une simple affaire de droit commun, il n'en demeure pas moins que pour les dirigeants de son parti, elle est à lier avec les activités politiques de leur président, très impliqué dans le Hirak et particulièrement actif sur les réseaux sociaux.
"Avec l'acharnement judiciaire qui vise les dirigeants et militants du parti, tout indique qu'on cherche à interdire l'activité à un parti politique. Avec ce harcèlement judiciaire, c'est la remise en cause des acquis démocratiques arrachés de haute lutte", a réagi le secrétaire national à la communication du RCD, Athmane Mazouz. "Les tenants du pouvoir doivent savoir qu'ils ne peuvent pas faire taire un parti qui a fait de la lutte pour les libertés et la démocratie son objectif principal. Rien n'interdira au RCD d'accompagner la volonté de millions d'Algériennes et d'Algériens d'aller vers l'instauration d'un Etat de droit", a-t-il ajouté. Pour sa part, Fetta Sadat, avocate et secrétaire nationale aux droits de l'Homme au RCD, trouve "démesurée" la mise sous contrôle judiciaire du "chef d'un parti politique légal". Selon elle, cette décision vise à "l'entraver dans ses activités politiques", mais aussi à "museler toute voix discordante".
"L'escalade de la répression se poursuit : Mohcine Belabbas, président du RCD sous contrôle judiciaire", a commenté le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh, aile Hocine Zehouane), Saïd Salhi, sur sa page Facebook. "Toute ma solidarité avec Mohcine Belabbas, président du RCD. Non à la criminalisation de l'action et du pluralisme politique", a réagi, pour sa part, Abdelouahab Fersaoui, autre militant engagé et président de l'association dissoute Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ).
Arab C.
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Posté Le : 11/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arab CHIH
Source : www.liberte-algerie.com