Algérie

MOHCÈNE BELABBÈS, PRESIDENT DU RCD, À BEJAIA : «Les décideurs ne se préoccupent que de la rente pétrolière aux fins d'en détourner une grande partie»



«Le temps des colons est révolu. Un maire n'est pas un bachagha mais un responsable qui se doit de veiller au bien-être de ses concitoyens (…) Il doit se mettre au service de la collectivité et non se servir», a déclaré, de prime abord, Mohcène Belabbès, lors d'un meeting électoral animé hier à la Cinémathèque de Béjaïa.
S'adressant à une foule nombreuse de militants et sympathisants, le leader du RCD, qui effectue sa troisième visite électorale dans la wilaya de Béjaïa en l'espace d'une semaine, a rappelé en citant l'exemple des municipalités gérées par son parti, qu'elles sont les seules où les élus rendent compte de leur gestion à la population. «Nous sommes le seul parti qui exige de ses élus un bilan de leurs activités», a-t-il soutenu. Toujours dans le même registre des prochaines locales, le successeur de Sadi à la tête du Rassemblement a fustigé les nouveaux codes communal et de wilaya qui accordent «plus de prérogatives au chef de daïra et au wali qu'à l'élu». «C'est à l'élu que le peuple peut demander des comptes et non au commis de l'Etat qui est désigné», dira-t-il. L'orateur a appelé dans son intervention les citoyens à s'impliquer dans l'activité politique pour défendre leurs droits. «L'activité politique n'est pas une chose nouvelle dans nos villages. Elle constitue un moyen pour se concerter et trouver des solutions à nos problèmes », a indiqué Mohcène Belabbès, fustigeant le pouvoir qui «a failli à sa mission de bonne gouvernance». «Nos gouvernants n'ont aucune vision ni stratégie de développement. Dans quelques années, nous aurons un taux de natalité de un million par année. Si on n'utilise pas cette embellie financière du pays pour créer des postes de travail, des places pédagogiques et des écoles pour nos enfants, on risque de sombrer dans le chaos», dira, en substance, l'orateur. Continuant à lancer une volée de bois vert en direction du pouvoir, le président du RCD soulignera que «les décideurs ne se préoccupent que de la rente pétrolière aux fins d'en détourner une grande partie ». «Même les Occidentaux s'étonnent comment un pays aussi riche est resté à la traîne du développement », poursuit, sur sa lancée, Mohcène Belabbès. Le leader du RCD estime que le pouvoir algérien n'a «rien à envier aux autres régimes dirigés par Ben Ali, Moubarek, El Kaddafi et El Assad». Parlant toujours de la mauvaise gouvernance du pays, l'orateur, en mettant en exergue «les relations tendues avec des pays voisins», conclut sur un ton ironique, qu'ils ont «même réussi le consensus à dresser tout le monde contre eux».


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