Le souverain marocain a pris ses quartiers à Addis-Abeba qui doit accueillir le 28ème sommet de l'UA du 30 au 31 janvier.C'est l'heure de vérité. Ce n'est pas le retour au bercail de l'enfant prodige. Pour qu'il soit accueilli avec faste. C'est plutôt la fin espérée d'une «escapade» longue de plus de 32 ans. Elle a commencé le 12 novembre 1984 pour protester contre la présence de la Rasd qui siégeait pour la première fois en tant que membre de l'OUA. «Voilà, et je le déplore, l'heure de nous séparer. En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire», avait écrit le souverain défunt Hassan II dans un message lu en son nom par Ahmed Réda Guédira, son conseiller. Une saute d'humeur regrettée' Pas si sûr.La demande d'adhésion du Maroc à l'Union africaine est entourée de suspicion. Elle a tout l'air d'une manoeuvre sournoise. Rien n'a en effet changé pour qu'elle soit de bonne foi. La République sahraouie, membre fondateur de l'UA, est présente au sein de sa famille d'origine: l'Afrique. Alors que les responsables marocains ont démontré l'année dernière, au moins à deux reprises, qu'ils n'étaient pas prêts à siéger dans le même hémicycle que les représentants du peuple sahraoui. La première fois en se retirant du4ème Sommet arabo-africain qui s'est tenu du 22 au 24 novembre à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale après avoir fait des pieds et des mains pour le saborder. «Un drapeau de l'entité fantoche (la République sahraouie, ndlr) a été installé à l'intérieur des salles de réunion», avait indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué pour justifier le boycott de cet événement.La seconde fois lorsque Mohammed VI avait écrit: «Il est, en effet, difficile d'admettre que le Royaume, nation pérenne et ancestrale, soit comparé à une entité (le Sahara occidental, ndlr) ne disposant d'aucun attribut de souveraineté, démunie de toute représentativité ou effectivité», pour justifier la sortie de son pays de l'OUA en 1984 avant d'annoncer son intention «de réintégrer sa famille institutionnelle africaine» le 30 juillet 2016 juste après le 27ème Sommet de l'Union africaine qui s'est tenu au mois de juillet à Kigali au Rwanda. Des déclarations qui attestent que le monarque alaouite ne renoncera pas à un seul pouce des territoires sahraouis annexés en 1975. Même avec l'acte constitutif de l'UA ratifié par son Parlement en poche. La situation est kafkaïenne.Le ministre sahraoui des Affaires étrangères le souligne. Le Maroc est pris la main au collet.«Le Maroc est le seul pays d'Afrique qui ne reconnaît pas le principe de l'OUA-UA relatif au respect des frontières établies lors du recouvrement de l'indépendance stipulé dans l'alinéa 4 (b) du statut», a précisé Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé le 27 janvier dans une conférence de presse au siège de l'Union africaine (UA), devant les représentants des agences de presse mondiales et des médias africains et internationaux.Que pense-t-il de la demande d'adhésion du Maroc à l'UA' «La demande du Maroc est un cas spécial et requiert par conséquent des organes de l'Union africaine un traitement spécial et différent car étant une force occupante dont la Constitution ne reconnaît les frontières héritées du colonialisme», a indiqué le chef de la diplomatie sahraouie qui a rappelé les positions claires de l'UA qui n'a cessé de répéter que «le Sahara occidental ne fait pas partie du Maroc». Une position entérinée par l'arrêt rendu par la Cour de justice européenne à propos de l'accord agricole signé en 2012 entre l'Union européenne et le Maroc. «Il est exclu de considérer que l'expression territoire du Royaume du Maroc,...englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire», ont écrit le 21 décembre 2016 les magistrats de la Cjue. Que dira dans ce cas l'UA au roi du Maroc' «Nul doute que l'UA va réaffirmer ses positions à l'égard de la question sahraouie lors du sommet d'Addis-Abeba», affirme le patron de la diplomatie sahraouie.Une conviction qui n'est pas une prophétie. La présidente de la Commission de l'Union africaine l'affirme. «Nous continuerons à soutenir les peuples palestinien et sahraoui jusqu'à ce qu'ils recouvrent leurs droits nationaux», avait souligné Dlamini-Zuma, lorsque le Maroc s'est retiré du 4ème Sommet arabo-africain qui s'est tenu en novembre 2016 à Malabo, en Guinée équatoriale. Mohammed VI ne sera pas au bout de sa peine à Addis-Abeba.
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Posté Le : 29/01/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com