Algérie

Mohammed VI: la disgrâce! LE PEDOPHILE QU'IL AVAIT GRACIE EST EN PRISON EN ESPAGNE



Le peuple marocain n'a pas pardonné à son roi
L'arrestation puis la mise en détention du ressortissant espagnol, violeur de 11 enfants marocains, a livré l'image d'un roi discrédité aux yeux de l'opinion publique marocaine et internationale.
C'est la vie. Il est des contes de fées qui virent au cauchemar. Entre le souverain marocain et son peuple, cela devait être une histoire passionnelle tissée au fil de plus d'une décennie de règne absolu. Le rêve s'est définitivement brisé. Un jour de juillet, en plein mois de Ramadhan. Lorsqu'il a pris la décision de libérer, à l'occasion du 14e anniversaire de son accession au trône, un violeur d'enfants marocains condamné à 30 années de prison. Le peuple marocain ne lui a pas pardonné. Des milliers de voix se sont élevées à travers les villes du Royaume alors que des millions d'autres se sont certainement indignées dans le silence. Celui que l'on impose aux franges les plus fragiles de la société. A ceux qui ont été gouvernés par la peur. Aux plus démunis et aux pauvres. Ceux auprès desquels il a voulu se forger une image de père et de protecteur.
Par son geste, il les a trahis. Le divorce est désormais consommé. Il a tourné à l'émeute, ce qui a été réprimé dans le sang. L'arrestation, puis la mise en détention, du ressortissant espagnol violeur de 11 enfants marocains a livré l'image d'un roi discrédité aux yeux de l'opinion publique marocaine et internationale. Le témoignage d'un jeune manifestant, publié par le quotidien marocain Libération sous le titre révélateur de «Moi, jeune Marocain indigné et roué de coups» illustre cette fracture.
«Un vrai carnage en plein centre-ville; l'avenue (Mohammed V à Rabat, Ndlr) est en état de siège!... Les coups fusent de partout, les gens courent, crient, tombent par terre et se font heurter par les bottes des forces de l'ordre. Une mère de famille lance alors à un gradé de la police: «C'est donc comme ça, on ne peut même plus défendre le peu de dignité qui reste à ces enfants'» raconte le jeune étudiant en génie informatique de 19 ans «partagé entre l'envie de vomir et l'envie de pleurer... ou même les deux», conclut-il. L'arrestation, puis la mise en détention du ressortissant espagnol violeur de 11 enfants marocains ne changera rien aux ressentiments exprimés par la rue marocaine. Quand bien même sonnera t-elle comme une victoire. Elle aura surtout fait reculer un roi dont la parole a valeur de sacré. «La grâce est une prérogative royale qu'il n'est pas habilité à commenter», écrit l'agence de presse officielle MAP. Les citoyens marocains ont décidé de la combattre. «Pour la première fois, Mohammed VI, qui est toujours le «commandeur des croyants», a été personnellement mis en cause», fait remarquer le quotidien français Le Monde daté du 6 août qui était étrangement absent des kiosques au Maroc. Un fait inédit dans l'histoire du Royaume qui a livré l'image d'un roi discrédité aux yeux de l'opinion publique marocaine et internationale.
Le «Danielgate»
C'est le nom que porte désormais l'affaire du pédophile espagnol qui a fait un moment trembler le trône marocain et mis en sérieuse difficulté des relations entre le Maroc et l'Espagne présentées comme exceptionnelles. Elle va exacerber davantage la crise politique qui couve depuis quelques mois et compliquer encore plus la cohabitation entre Mohammed VI et son chef de gouvernement islamiste.
«Le 'Danielgate'' a révélé les défaillances d'un système -conditions d'octroi d'une grâce, prérogatives d'une commission, chef de l'Etat pas informé...- mais aussi le silence d'une classe politique et d'une élite qui ont préféré se mettre aux abris», écrit le journal marocain Libération dans son édition du 6 août. «Que va-t-il se passer maintenant que le Roi a révélé à l'opinion publique marocaine qu'il n'avait pas été informé de l'atrocité des crimes commis par le pédophile qui voit sa grâce annulée'» s'interroge le média marocain qui met en exergue et sans concession «les contradictions d'un système, les défaillances dans la chaîne de décision, l'incapacité d'un gouvernement à assumer une décision et son silence coupable, ont été révélés au grand jour».
«Cet épisode pèsera lourd sur l'avenir du gouvernement Benkirane, déjà en proie à une crise. De même, le jeu politique et les relations avec le palais se compliqueront davantage», conclut-il. «Mais à qui profite le crime'» se demande le journal marocain Le Soir. «Les résultats de l'enquête doivent être rendus publics rapidement pour nous éclairer sur les responsables de cette erreur impardonnable», poursuit l'auteur de l'article qui prévient: «Dans trois jours, le Maroc célèbrera l'Aïd El Fitr. L'occasion d'accorder de nouvelles grâces. Il en fera de même les 20 et 21 août prochains [...]. Il est clair qu'après ce scandale, elles seront suivies de près.» A bon entendeur, salut.


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