Algérie

Mohammed VI désavoue



Saâd Eddine El Otmani... n'a exprimé aucune position du gouvernement marocain» a indiqué l'agence de presse Map.La position du roi du Maroc sur le Hirak algérien était claire: pas d'ingérence dans l'étape que traverse l'Algérie sur le plan politique. «Le royaume du Maroc a décidé de s'en tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux récents développements en Algérie, et s'est abstenu de tout commentaire à ce sujet» avait assuré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bourita. «Le Maroc n'a ni à se mêler des développements internes que connaît l'Algérie ni à les commenter de quelque manière que ce soit», avait souligné le chef de la diplomatie marocaine.
Le chef du gouvernement marocain en a décidé autrement. Il a franchi cette ligne rouge tracée par le Palais royal. Le secrétaire général du PJD, parti islamiste au pouvoir a déclaré que «la première décision que devraient prendre les nouveaux dirigeants de l'Algérie est l'ouverture des frontières avec le Maroc», avait rapporté l'agence de presse turque Anadolu. Le chef de l'Exécutif marocain ne s'arrêtera pas à cette revendication, fol espoir du trône marocain. Il se projettera dans cette Algérie nouvelle encore en gestation. «Avec la nouvelle équipe dirigeante de l'Algérie voisine, nous espérons au moins trouver avec elle des solutions et qu'elle n'adoptera pas la même attitude hostile à l'égard du Maroc», ajoutera-t-il tout en estimant que «les relations avec le pays voisin ne seront pas pire qu'avant le renversement du régime d'Abdelaziz Bouteflika». «Les anciens dirigeants de l'Algérie étaient très hostiles à l'égard du Maroc» soulignera le successeur de Abdelilah Benkirane.
Le chef du gouvernement a dépassé les bornes. Sa sortie médiatique qui s'apparente à un crime de lèse-majesté intervient à un moment où l'Algérie fait face à une crise politique majeure. Elle a surtout la particularité de se mettre en porte-à-faux avec la diplomatie de son pays, incarnée par le souverain marocain. La réplique ne reviendra pas d'Alger. La presse marocaine, proche du Palais royal, s'en chargera sans ménagement. Sous le titre générique «Le grand dérapage d'El Otmani» le mensuel Maroc Diplomatique écrira: «Le chef du gouvernement a commis un impair diplomatique en s'exprimant sur les événements qui secouent l'Algérie. Alors que la position officielle du Royaume est la non-ingérence.» Puis il portera l'estocade. «Saâd Eddine El Otmani a commis une gaffe diplomatique qui n'est pas digne d'un chef de gouvernement» soulignera-t-il. «En brisant le silence officiel sur les événements en Algérie, Saâd-Eddine El Othmani a sans doute commis une nouvelle erreur diplomatique», peut-on lire sur le site Yabiladi qui égrènera les différentes bourdes du chef de gouvernement marocain depuis sa nomination en tant que ministre des Affaires étrangères en 2012. Il faut souligner que jusqu'à aujourd'hui aucune puissance étrangère ne s'est aventurée à tenir des propos de cette ampleur.


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