Algérie

Mohammed Seddik Benyahia aurait pu être le héros du film Argo



«La diplomatie est la police en grand costume.» Napoléon Ier
La 70e cérémonie des Golden Globes qui est considérée comme un test sérieux pour les candidats à la course aux Oscars, a consacré le film Argo de Ben Affleck, qui raconte le sauvetage de diplomates américains exfiltrés d'Iran après la Révolution islamique de 1979. A l'époque, un responsable de la CIA charge un agent de libérer des diplomates américains réfugiés à l'ambassade du Canada à Téhéran et monte de toutes pièces un projet de film, faisant passer les diplomates pour les membres d'une équipe de tournage venue faire des repérages pour un film de science-fiction intitulé Argo. Cette opération a été suivie de la fermeture de l'ambassade canadienne en Iran et l'évacuation de son personnel du territoire iranien. Cette histoire américano-canadienne aurait pu être un bon sujet de film pour les Algériens, puisque c'est grâce à la diplomatie algérienne, (très forte et respectée à l'époque), qu'ont été conclus les accords d'Alger du 19 janvier 1981, négociés par le gouvernement algérien entre les Etats-Unis et la République islamique d'Iran pour résoudre la crise iranienne des otages et qui avait abouti à la libération de 52 citoyens américains, arrivés à Alger à bord d'un avion algérien. A l'époque, le négociateur en chef et le héros de cet épisode fort de la diplomatie algérienne, était le ministre des Affaires étrangères Mohammed Seddik Benyahia, l'un des ténors de la diplomatie algérienne, mort tragiquement au-dessus de la frontière entre l'Iran et la Turquie, le 3 mai 1982, avec une délégation du MAE composée de 15 cadres: son avion aurait été abattu par un tir de missile. L'Iran, avec qui Benyahia négocia la libération des otages américains, accusa l'Irak, qui nia à son tour toute responsabilité. Cette histoire tragique ne sera jamais adaptée par Hollywood, parce que Mohammed Seddik Benyahia est Algérien. Si c'était un diplomate américain, il aurait été célébré en héros dans plusieurs films et aurait sûrement sa place en 16/9 dans le film de Ben Afflek. Mais ce n'est pas la faute aux Américains, qui ne font que développer la propagande de leur pays. Comme le Qatar s'est fait connaître par sa télévision Al Jazeera, les Etats-Unis ont dominé le monde avec leurs films et leurs héros: John Wayne, Rambo, Rocky, Terminator... C'est notre cinéma qui est à plaindre. Au lieu de faire des films sur notre quotidien, sur ce qui fait la force de notre pays, sur notre sport favori, sur les grands moments de notre diplomatie, comme la libération des otages américains ou la libération des otages du terroriste Carlos (mis en écran par Oliver Assayas, dans un film produit par Canal+), on préfère faire des films sur la Révolution en déformant la vérité historique, faire des films sur la période de la décennie noire en noircissant la résistance algérienne et oubliant les véritables sacrifices. Bref, si l'Algérie est connue dans le monde c'est grâce à la Bataille d'Alger de Gillo Pentecorvo.
amirasoltane08@live.fr


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