Mohammadia 5 milliards en médicaments dans une maison

Une enquête judiciaire vient d'être ouverte par les services de la police judiciaire de la Sûreté de la daïra de Mohammadia, dans la wilaya de Mascara, sur une affaire de détention illégale de médicaments, faux et usage de faux et passation de marché contraire à la réglementation en vigueur. En effet, les faits de cette affaire remontent au mois de décembre dernier, lorsque les services de la police judiciaire ont été avisés que des médicaments étaient stockés dans le garage d'une habitation appartenant au nommé N.B., chef d'agence Relais Endimed (Entreprise nationale de distribution des médicaments détail) de Mohammadia, a indiqué l'officier de la police judiciaire de la Sûreté de daïra de la même localité. L'enquête diligentée dans ce cadre a permis, après une perquisition ordonnée par le parquet du chef-lieu de la localité, de mettre la main sur un lot de médicaments d'une valeur de 5 milliards de centimes (des antibiotiques, des anti-inflammatoires et autres) stockés dans le garage du domicile du chef d'agence, précise la même source. Ce dernier, N.B., a déclaré lors de son interrogatoire qu'il a eu l'autorisation de son responsable au niveau de l'unité de Mostaganem dont relève l'agence de Mohammadia pour stocker les médicaments chez lui, une déclaration qui est vite démentie par le responsable en question. Poursuivant leurs recherches, les enquêteurs ont découvert également dix autres factures de médicaments établies à Oran par d'un établissement de produits pharmaceutiques et dont le montant avoisine les 15 millions de dinars, indique la même source. Toutefois, ces factures n'étaient déclarées ni au niveau de l'agence de Mohammadia ni au niveau de Mostaganem. Ce qui a attiré les soupçons des policiers. Au cours de la perquisition, les policiers ont mis la main sur une autre facture d'achat de médicaments mais celle-ci était falsifiée, selon notre source. «Pourquoi ne pas stocker les médicaments dans l'enceinte de l'agence Endimed et pourquoi les factures d'achat n'étaient pas enregistrées et déclarées au niveau de Mohammadia et de Mostaganem ? s'interrogent les enquêteurs. Poursuivant leur enquête et après une extension de compétences, les policiers de Mohammadia se sont déplacés à Oran où ils ont découvert que l'achat des médicaments était déclaré et les factures enregistrées chez le fournisseur. Les recherches qui se sont poursuivies ont permis de découvrir l'existence d'un autre stock de médicaments dont la date a expiré, affirme le même responsable. Dans ce lot, figuraient une moyenne de 140 millions de centimes de médicaments sans facture. Selon la même source N.B. a tenté de corrompre l'officier de la police judiciaire pour acheter son silence, précise-t-on. Mais celui-ci a refusé et une souricière lui a été tendue. N.B a été arrêté en flagrant délit en possession de 20 millions de centimes qu'il devait remettre, selon le même responsable, à l'officier pour faire taire l'affaire. N.B, qui a été dans le cadre des dispositions du flagrant délit a été condamné à 18 mois de prison ferme, pour cette affaire de tentative de corruption. L'enquête sur l'affaire des médicaments suit son cours et le dossier est actuellement entre les mains du procureur près le tribunal de Mohammadia. L'instruction devra lever le voile sur les tenants et les aboutissants de cette affaire et identifier d'éventuels complices.