Algérie

Mohamed Yamani «agréablement surpris»



L'ancien gymnaste Mohamed Yamani, premier sportif algérien à avoir participé aux jeux Olympiques (JO), en 1964 à Tokyo, s'est dit «agréablement surpris» suite à la décision du gouvernement japonais de le décorer de l'«Ordre du Soleil levant, Rayons d'or et d'argent», dimanche à Alger.«Franchement, je suis agréablement surpris par cette reconnaissance qui est gouvernementale. C'est au-delà de tout ce que je peux imaginer et ça me fait plus que plaisir», a déclaré, jeudi à l'APS, Yamani qui a inscrit son nom en lettres d'or dans les annales du sport algérien durant les 50 dernières années. Tokyo : 10 octobre 1964, jour de l'ouverture de la 18e édition des JO. Le drapeau de l'Algérie, indépendante depuis deux ans seulement, flotte dans le ciel nippon. Lors du défilé traditionnel des délégations prenant part à ce rendez vous, l'emblème national est porté par Mohamed Lazhari (aujourd'hui Mohamed Yamani), pionnier algérien aux joutes olympiques. Athlète élégant et talentueux, Yamani, qui évoluait au moment de l'indépendance du pays au SM Puteaux, club avec lequel il avait été sacré champion de France, a résisté à toutes les offres et pressions de ses dirigeants, optant à la fin pour les couleurs nationales algériennes. Au lendemain de l'indépendance, son choix le mena au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) où il devient conseiller, tout en gardant son statut d'athlète puisqu'à ce titre, il est envoyé de nouveau à Paris pour préparer les JO de Tokyo et représenter l'Algérie indépendante. Il avait néanmoins terminé la compétition à la 91e place au classement général. Une position qui ne sied pas aux capacités réelles de l'athlète lequel aurait pu, comme il l'affirme, faire meilleure figure, s'il avait bénéficié d'une préparation plus adéquate. «Dans ma vie, j'ai eu deux carrières. Une comme membre de l'équipe de France de gymnastique avec laquelle j'ai gagné trois fois la Coupe de France. Après, on m'a demandé de choisir entre l'Algérie et la France, j'ai choisi alors ma patrie. C'est là que ma deuxième carrière a débuté, participant aux JO-1964 à Tokyo avant de prendre part aux jeux Méditerranéens où j'avais fait trois finales. Après, j'ai décidé de me consacrer à la Fédération algérienne de gymnastique et aux entraînements», a-t-il fait savoir. Dressant un portait du sportif de son époque et celui d'aujourd'hui, l'ancien président de l'Union africaine de gymnastique, connu pour sa modestie et son franc-parler, a toujours estimé qu'en son temps, «on pensait d'abord à représenter les couleurs nationales, faisant passer l'intérêt personnel au second plan». Yamani avait déjà été honoré par le Comité olympique et sportif algérien (COA) en octobre 2014 à l'occasion du 50e anniversaire de la première participation algérienne aux JO, en 1964 à Tokyo, après avoir pris part, sous les couleurs de la France, aux JO de Rome-1960. Cinquième d'une famille nombreuse de 12 enfants, Mohamed Yamani se souvient qu'à l'âge de 12 ans, lorsque son père, qui n'aimait pas particulièrement le sport, lui avait suggéré, vu son corps chétif, d'aller se mêler aux athlètes de la salle Patriote en contrebas de la Casbah. «Je n'aimais pas les sports parce que je voyais qu'il y a trop de brutalité. Mais lorsque j'ai vu les agrès, j'ai tout de suite eu le coup de foudre pour la gymnastique», avait-il reconnu par le passé, et depuis, c'est une longue lune de miel avec cette discipline qui finira par déteindre sur toute la famille Lazhari. Agé de 79 ans (il est né le 12 avril 1938), Mohamed Yamani est actuellement directeur du Musée Olympique algérien.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)