Algérie

Mohamed Saïd soupçonne des cercles du pouvoir de s'opposer au changement


Tout en soulevant moult interrogations sur les conditions qui entourent la campagne électorale qui entame aujourd'hui son 3e jour, le président du parti pour la liberté et la justice (PLJ), M. Mohamed Saïd, s'est également interrogé sur l'existence «dans les rouages du pouvoir de forces qui tiennent un double langage, les qualifiant de partisans du statu quo».
«Y a-t-il dans les rouages du pouvoir des forces qui tiennent un double langage ' Y a-t-il des forces qui 'uvrent contre le changement ' Le changement dérange-t-il des situations acquises '», s'est-il interrogé lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti à Alger, exhortant ses candidats «à être conscients pour ne pas être découragés par les partisans du statu quo», ceux-là mêmes, selon lui, qui souhaiteraient une «abstention massive» lors du scrutin du 10 mai.
L'ex-diplomate ne pense pas toutefois que l'élection est jouée d'avance malgré les nombreux griefs et autres interrogations quant aux difficultés rencontrées notamment par les nouveaux partis sur le terrain. Il écartera dans ce sillage l'éventualité du retrait de sa formation des législatives, tout y mettant un bémol. «Si toutefois nous constatons de graves irrégularités et que d'autres partis en font autant, nous pouvons nous concerter pour prendre la décision qui s'impose», a-t-il répondu. Mohamed Saïd pense que «la campagne électorale est menée (')
avec des moyens inégaux, voire non comparables, ce qui place les nouveaux partis en position de faiblesse», a-t-il constaté, estimant que «les anciens partis ont profité à des degrés divers, et parfois avec une grande générosité, des moyens et de l'aide de l'Etat d'une manière directe ou indirecte, tandis que les nouveaux partis sont privés de toute aide étatique (...)
Comment peut-on dès lors engager une compétition saine en l'absence de justice dans la répartition des moyens entre les compétiteurs '» s'interroge-t-il encore, avant d'évoquer «la course effrénée pour l'occupation d'un siège parlementaire à travers l'insistance quasi générale pour être candidat à tout prix», citant une moyenne de 53 candidats pour un siège. Ce qui prouve selon lui «que «l'appât du gain matériel l'emporte sur l'esprit de sacrifice dicté par l'intérêt général».
Une situation causée selon lui par «l'impunité qui a favorisé la médiocrité et le manque de conscience dans l'accomplissement des responsabilités». Le patron du PLJ, qui ignore encore «la forme définitive du bulletin de vote», évoque d'autres obstacles comme «l'impasse dans les relations entre le ministère de l'Intérieur et la Commission de surveillance des élections» qui s'est répercutée à ses yeux «négativement sur le lancement de la campagne électorale».
Il citera dans ce sillage l'attribution des salles prévues pour les meetings «tardivement, empêchant ainsi la programmation à temps des activités», ainsi que les créneaux horaires de passage à la radio et à la télévision qui n'ont été attribués «que quelques heures avant le lancement de la campagne», alors que le tirage au sort pour l'attribution d'un numéro national pour chaque parti (le PLJ a hérité du n°1) n'a été fait «que ce matin (hier, ndlr)».
Mohamed Saïd n'a pas omis également de parler de l'usage de l'argent par certaines formations politiques, «au su et au vu de tout le monde dans l'établissement des listes».
Ce qui démontre, pour lui, «le degré de corruption qui gangrène la vie publique». Malgré tous ces griefs, Mohamed Saïd compte mener «une campagne de proximité» dont le slogan est «pour un changement par les actes et non par les paroles», ponctuée par des meetings selon les moyens du parti. «On va appeler les citoyens à voter massivement car ils n'ont pas d'autre choix», a-t-il commenté, affirmant que le PLJ ne se sent pas «désarmé» et compte sur un bon démarrage de la campagne «à partir de la deuxième semaine».


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