Algérie

Mohamed Saïd Oubelaïd à Béjaïa :« Le champ politique est désarticulé »


Mohamed Saïd Oubelaïd, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, est revenu, au cours d'une conférence qu'il a animée dans la soirée d'avant-hier à la résidence universitaire de Targa Ouzemour de Béjaïa, sur les déchirements et les tensions politiques ayant déstructuré l'Etat algérien depuis l'indépendance. Le conférencier, invité par les étudiants, a accordé une longue parenthèse à la période Boumediène qui, selon lui, a été marquée par une stabilité politique et la justice sociale. La politique de « courte vue » du temps de Chadli Bendjedid, conjuguée en fin de parcours à la baisse des rentrées financières due à la chute du prix du baril de pétrole, est à l'origine de l'explosion du 5 octobre 1988, rappelle le conférencier. Il réfute dès lors les thèses selon lesquelles le soulèvement des jeunes d'octobre ait eu pour origine des aspirations pluralistes, plaçant au centre des revendications plutôt une demande de justice sociale. C'est de par un tel aspect des choses qu'il trouve inappropriée une réponse à la demande des masses par une ouverture ayant conduit à un foisonnement de partis politiques. Une naissance « sans demande populaire » est loin « d'être naturelle » selon lui, ce qui explique un champ politique jusqu'à ce jour désarticulé, note-t-il encore.D'autre part, Mohamed Saïd Oubelaïd a mis en exergue l'impérative mutation du système. Il a tenu à souligner qu'il ne visait pas dans cette optique les personnes bien que, paradoxalement, il fasse remarquer que c'est le même personnel politique qui tient les rênes du pouvoir depuis 47 ans.Sans axer son discours sur un déploiement personnel, il propose une stratégie globale de sortie de crise, basée sur cinq points : endiguer la crise de confiance régnante, dissocier la pratique du politique de toute interférence financière, la levée de l'état d'urgence, l'ouverture du champ politique et médiatique et la défense de l'option d'un régime parlementaire.
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