Algérie

Mohamed Réda, parkingueur-poète



Mohamed Réda, parkingueur-poète
Ghiat Mohamed Réda Houari est «parkingueur» de métier et poète par passion. A 27 ans, il a déjà eu à affronter les tumultes de la vie et porte un regard lucide sur la situation des jeunes en Algérie. Portrait.Il aime à se faire appeler «le poète clochard», il s'appelle en fait Ghiat Mohamed Réda Houari et est gardien de parking. «Parkingueur-poète» si l'on préfère. Il vivote, bon an mal an, à Oran, dans un quartier du centre-ville, et gagne des clopinettes avec son métier de fortune. Le secteur de bagnoles qu'il surveille se situe à proximité d'un bar restaurant populaire, dans le quartier de Miramar, ce qui lui fait voir, surtout aux heures nocturnes, de toutes les couleurs. Réda a 27 ans et est un écorché vif'à la vie tumultueuse, et au passé douloureux.Pour affronter les aléas de la vie et y faire face, il a trouvé refuge dans l'écriture. Bien qu'au départ, c'est-à-dire à son plus jeune âge, ses écrits se penchaient plutôt sur le style du journal intime, là, avec le temps, il a trouvé assez de maturité pour coucher sur papier des quatrains, des vers, des poèmes'et des brûlots aussi. Slameur' Rappeur' Poète maudit' Réda est tout ça en même temps et est surtout un véritable artiste.Un artiste dont l'écriture n'est pas destinée à amuser la galerie mais répond à un besoin, du plus profond de lui-même, de guérir le mal-être qui le ronge. On est parfois bluffés en lisant ses textes tant ils sont sincères, émanant du coeur, violents parfois, mais surtout puissants. «Je ne suis pas de ceux qui peaufinent leurs textes pour les parfaire. Quand ça sort de moi, quand je couche mes états d'âme sur le papier, je ne reviens plus dessus», nous explique-t-il.Pour se forger son style d'écriture, depuis tout jeune, Reda a été «nourri» par la lecture, dévorant livre sur livre, sans jamais être rassasié. Son poète de référence, nous explique-t-il, est Si Mohand Ou Mhand, un poète insoumis et philosophe, qui a su se rebeller, avec ses mots, face à l'ordre établi, et à l'injustice qui prévalait sous l'ère coloniale. C'est peut-être de là que lui vient sa verve et son penchant pour le verbe corrosif. Beaucoup de ses écrits en effet sont engagés et contiennent des mots qui ne mâchent pas leurs mots.Ni leurs maux. On peut citer, à titre d'exemple, eux'là-haut, un poème coup-de-poing contre le pouvoir, qui oppresse la jeunesse, ou encore Monsieur le Président, en hommage au défunt Mohamed Boudiaf. On l'aura compris, Réda est un artiste et se bat pour que s'épanouisse l'art en Algérie. Il a d'ailleurs un projet, avec d'autres confrères (Najib Bouzenad, Amine Aïtouch, L'Homme Jaune, etc.), qu'ils ont intitulés «un million et demi de martyrs, un million et demi d'artistes», et dont on saura davantage à la rentrée de septembre.Pour lire les autres textes du poète-parkingeur, rien de plus simple, il suffit d'aller sur sa page facebook, qu'il a appelée «Le poète clochard», que, au gré de son inspiration, il «garnit» de ses nouvelles œuvres. Réda est certes un artiste tourmenté, mais n'est-ce pas là le propre de tout artiste, car, il s'est plu à nous le dire : «Un artiste sans orgueil est un artiste perdu, un artiste sans douleur est un artiste vendu.»


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