Algérie

Mohamed Oudhène, un témoin vivant de l'épopée du 8 janvier 1961 de Gueltat Sidi Sâad à Laghouat



Mohamed Oudhène, un témoin vivant de l'épopée du 8 janvier 1961 de Gueltat Sidi Sâad à Laghouat
Le Moudjahid Mohamed Oudhène, ancien combattant de la région de Gueltat Sidi-Sâad, au nord de la wilaya de Laghouat, se souvient encore avec émotion de l'épopée du 8 janvier 1961, un tournant décisif dans sa vie et de celle de ses concitoyens qui ont livré une résistance farouche aux forces coloniales.
Avant cet évènement historique encore gravé dans la mémoire collective de la population locale, les forces coloniales ont, dans le but de contraindre les habitants à voter par voie référendaire pour "l'Algérie française" et pour contenir la situation en effervescence, procédé au regroupement des villageois, hommes et femmes, dans un camp de concentration créé au lit de Oued Touil, proche de Gueltat Sidi Sâad, a relaté le Moudjahid.
L'abstention de vote sévèrement réprimée par l'armée française
Les habitants de cette localité furent, en ce jour du 8 janvier 1961, jour du référendum, informés et sensibilisés discrètement sur le rejet, par tous et quoi qu'il en coûte, de ce vote.
Poursuivant sa provocation, l'armée française a procédé à la séparation des femmes et des hommes, entrainant ainsi une réaction des algériens qui, provoqués et irrités par ces agissements, ont attaqué les soldats français, s'engageant dans une bataille inégale en moyens humains et matériels, a expliqué M. Oudhène.
La résistance des autochtones a été si forte que les forces coloniales ont dû recourir à la mobilisation de gros moyens matériels et humains pour venir à bout de cette résistance populaire qui s'est soldée par de nombreuses pertes du coté ennemi, et, dans les rangs algériens, de 11 Chouhada et 10 blessés dont le Moudjahid Mohamed Oudhène, selon des sources historiques.
Selon ce témoin vivant, cette riposte populaire des habitants de la région, notamment les jeunes de Gueltat Sidi-Sâad, engagés lors d'une journée glaciale sous les cris perçants de "Allah Akbar" (Dieu est grand), a semé la panique et la frayeur dans les rangs des forces coloniales qui l'ont vécu comme un véritable "séisme".
La résistance populaire, un refus catégorique de la colonisation
Très ému en se remémorant ces moments, le Moudjahid Mohamed Oudhène a souligné que cette abstention populaire traduit à la fois le rejet catégorique de cette parodie électorale conçue par l'administration coloniale et le lancement d'une bataille pour la préservation de l'unité territoriale et le recouvrement de la souveraineté nationale entière.
Si Mohamed Oudhène, âgé alors d'a peine 26 ans, ne regrette pas d'avoir essuyé, lors de cette résistance générale, des tirs de balles ennemies, dont une l'a atteint à la poitrine et d'autres aux membres inférieurs.
"Evacué à l'hôpital, j'ai subi plusieurs opérations qui se sont terminées par l'amputation d'une jambe", relate M. Oudhène.
Si Mohamed, aujourd'hui octogénaire et invalide de guerre, poursuit inlassablement, appuyé sur ses béquilles, son parcours militant pour transmettre aux jeunes générations le message de Novembre, et relater, avec éloquence, des hauts faits d'arme de la guerre de libération et la bravoure des moudjahidine. Bien qu'il soit toujours hanté par les effroyables images de l'assassinat par les forces coloniales d'un de ses compagnons et d'autres scènes de massacres ayant ciblé, sans distinction, même les femmes et les enfants, le Moudjahid Si Mohamed Oudhène continue à appeler les générations montantes à veiller à la défense de l'unité et de la souveraineté nationale et à rester attachées au message des Chouhada et au serment qui leur a été fait.


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