Après Cannes 2003 qui avait vu projeter une version remasterisée de Chronique des années de braise, précédée de la montée des marches du cinéaste lauréat de la Palme d’or, la 60è édition du Festival rendra un nouvel hommage à Mohamed Lakhdar-Hamina, lors d’une "Journée Algérie" prévue le 24 mai.
En mars dernier, l’Institut du Monde Arabe à Paris proposait un cycle de projections en hommage au cinéaste. Vingt ans après son dernier long-métrage, Mohamed Lakhdar-Hamina est surtout resté dans les annales comme le seul Africain et Arabe qui ait été couronné par une Palme d’or au Festival de Cannes. C’était en 1975 avec Chronique des années de braise, une vaste fresque aux accents épiques dédiée à la terre algérienne.
Dix ans auparavant, Le Vent des Aurès était déjà récompensé du Prix de la Première œuvre à Cannes. Dans ce film, une mère erre de camps de détention en casernements de l’armée française à la recherche de son fils arrêté. Avec cette fiction qui emprunte son thème à la vie de son propre père, le cinéaste signait une œuvre au réalisme poignant, traversée par l’interprétation de Keltoum. Ce premier long métrage sera suivi de Hassen Terro, une comédie qui déplace les foules et fait la part belle à Rouiched dans le rôle d’un héro malgré lui.
Dans Décembre (1971) ensuite, Sid-Ali Kouiret tient tête à Michel Auclair dans le rôle de l’officier français qui le soumet à la question et s’interroge. De retour en Algérie, où il est nommé directeur de l’Office pour le Commerce et l’Industrie Cinématographiques (ONCIC) en 1981, Mohamed Lakhdar-Hamina tourne Vent de sable, une ode dédiée aux femmes. Le film était en sélection officielle à Cannes.
Avec La Dernière image enfin, qui est à ce jour son dernier long-métrage tourné en 1986, il revient à son histoire personnelle à travers l’arrivée d’une jeune institutrice française dans un village algérien, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.
Né en 1934 à M’Sila, le jeune Lakhdar-Hamina a poursuivi une scolarité remuante en Algérie et en France, avant d’être incorporé dans les rangs de l’armée française, de déserter et de gagner Tunis en 1958. Après un stage aux actualités tunisiennes, il poursuit l’année suivante à l’institut du cinéma de Prague où il se forme à la prise de vues. A son retour à Tunis, il rejoint le Service Cinéma créé en juillet 1960 par le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) sous l’autorité de M’Hamed Yazid.
Pour préparer le débat sur la question algérienne à l’ONU en 1959, le ministère de l’Information du GPRA produit Djazaïrouna (Notre Algérie, 1960-61), un film de montage destiné à éclairer la communauté internationale sur les objectifs poursuivis par les maquisards algériens. Djazaïrouna mêle des images de René Vautier (Une nation l’Algérie, 1955 | Algérie en flammes 1954-58) et de Djamel Chanderli, prises au maquis. Sa réalisation fut confiée à Djamel Chanderli, Mohamed Lakhdar Hamina et le Dr Pierre Chaulet. Yasmina (1961) ensuite, raconte l’histoire de la petite Yasmina, de sa fuite après le bombardement de son village, de son errance avec sa poule jusqu’à la frontière et de sa vie parmi les réfugiés. Le film est de Djamel Chanderli et Mohammed Lakhdar-Hamina qui en signe la photographie.
Avec Djamel Chanderli, Mohammed Lakhdar-Hamina tournera encore La Voix du peuple (1961) et Les Fusils de la liberté (1961). A l’indépendance et outre plusieurs documentaires, il réalise en particulier Le Temps d’une image (1964), sa première fiction. De fin 1963 à 1974, il est directeur de l’Office des Actualités Algériennes (OAA) qui produit des actualités hebdomadaires et tous ses films de cette période.
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Posté Le : 31/07/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.algeriades.com