Algérie - Revue de Presse

Mohamed Khatir, P/APC de Zeralda : «Le problème du Prest Hôtel à l'origine du blocage de l'APC»



Mohamed Khatir, P/APC de Zeralda : «Le problème du Prest Hôtel à l'origine du blocage de l'APC»
Photo : Makine F. Mohamed Khatir, président de l'APC de Zeralda, élu sur la liste des indépendants, évoque, dans cet entretien, les difficultés rencontrées sur le terrain depuis son élection à la tête de cette commune ainsi que les projets réalisés et ceux en cours d'exécution. Licencié en gestion des sociétés, l'édile souligne qu'il se retrouve dans le programme du président de la République. Car ce dernier accorde une importance majeure à la jeunesse. Quels sont les problèmes dont vous avez hérité lorsque vous avez été élu à la tête de l’APC de Zeralda '  Le premier problème qui me pourrit la vie, c’est le dossier de Prest Hôtel, un centre des affaires à l’origine d’une multitude de blocages de l’assemblée. L’enquête commodo-incommodo portant sur l’ouverture d’une discothèque, d’un salon de thé, d’un bar ainsi que d’une salle des fêtes a été faite.On attendait tout juste mon accord. Cette enquête a été faite lors de la campagne électorale. Je suis de la région et possède un bureau dans cet hôtel. La discothèque et le bar fonctionnent depuis plus de sept ans, créant ainsi beaucoup de problèmes.Prest hôtel a été créé dans la commune de Zeralda pour permettre des rentrées d’argent à la commune qui n’avait en 1989 que la sablière qui, suite à sa fermeture,  a investi dans la construction d’un centre d’affaires qui aura pour vocation d’abriter les bureaux des  hommes d’affaires. En 2003, il y a eu une délibération et la salle de conférence a été transformée en cabaret. Tout le matériel a disparu. Quant aux annexes, elles ont été réaménagées en loges feutrées. Ce que je dis est consigné dans le rapport de la Cour des comptes. Que dit justement ce rapport 'Ce rapport affirme qu’en 2003, le Conseil d’administration a adopté des résolutions qui ont porté sur la modification de la destination de certaines structures du patrimoine de l’Office des affaires. Ces changements, intervenus en infraction aux clauses du cahier des charges, ont profondément modifié la vocation d’affaires de l’infrastructure. Les premières transformations ont concerné l’ensemble hôtelier constitué principalement d’un hôtel de 32 chambres, de deux restaurants, d’une salle de conférence amphithéâtrale de 256 places, deux salles de travail et des locaux à usage multiple.Le locataire a procédé à de profonds changements de tout l’espace situé au rez-de-chaussée. Ainsi, la salle de conférence a été aménagée en salle de spectacles, à laquelle il lui a été annexé les salles de travail et d’autres locaux transformés en loges meublées. Dans le sillage de ces transformations, il a été enregistré la disparition d’équipements de la salle de conférence ainsi que ceux de la cuisine, dont le coût d’acquisition et d’installation s’est élevé, en 1993, à plus de 2,9 millions de dinars. La seconde transformation a concerné le parking situé au deuxième sous-sol du bâtiment principal. Jusqu’à 2003, ce parking a servi à sa destination comme prévu dans le cahier des charges, puis à cette date, le conseil d’administration a approuvé la création d’un supermarché au niveau du parking, destiné essentiellement aux commerçants des fruits et légumes à déplacer de l’ancien marché communal.De même, le même conseil d’administration a adopté un cahier des charges spécifique et arrêté les modalités de réalisation et de gestion du nouveau supermarché.  Par ailleurs, quand la commune a décidé de construire ce centre, elle a contracté un crédit de plus de 37 milliards de dinars auprès de la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance. Depuis sa création, cette infrastructure est toujours déficitaire, et en décembre de l’année 2007, la CNEP a retiré six milliards de centimes du compte de l’APC. Ceux qui gèrent ce centre en ont fait un lieu de débauche. Au départ, je croyais que ces gens possédaient des autorisations, mais finalement il s’est avéré qu’ils exercent illégalement.En outre, depuis la fermeture du centre, je subis constamment beaucoup de pressions de la part des sept élus avec lesquels je travaille, et qui font partie du conseil d’administration du centre d’affaires. Et le rôle de la tutelle dans tout cela 'La commune de Zeralda, tutelle de l’établissement, en sa qualité de propriétaire de son patrimoine, devait manifester une certaine implication dans la gestion de l’office, à travers le conseil d’administration composé exclusivement des membres de l’Assemblée populaire communale. Cette implication devait s’exprimer à travers le triptyque constitutif des pouvoirs de tutelle, à savoir les pouvoirs d’orientation, d’animation et de contrôle de ses activités par l’approbation des délibérations du conseil par le biais de délibération de l’APC. Cependant, aucune manifestation d’une telle implication n’a pu être relevée.Quand j’ai été élu à la tête de la commune, je n’ai pas eu la majorité. Et s’il faut rappeler que les responsables du centre d’affaires sont membres élus de l’APC, cela veut tout dire. Comment expliquer qu’à partir d’un supermarché, on a créé une centaine de locaux, dont la vente s’élève à un million de dinars chacun. Le comble, celui qui a loué le parking, l’APC l’a esté en justice pour résiliation de contrat parce qu’il n’a pas honoré ses dettes. Pour ce qui est du loyer impayé, les responsables de ce centre nous doivent plus d’un milliard de centimes. Pour mettre un frein à cette situation, j’ai transmis un rapport au wali d’Alger dans lequel j’ai expliqué tous les détails.Ce dernier a pris la décision de fermer le centre. En juin 2008, j’ai déposé plainte pour tentative de corruption. Mon souci majeur c’est que le centre -situé près des 500 logements, d’une école et d’un mausolée, retrouve sa vocation initiale, à savoir un lieu de rencontre des hommes d’affaires. Même les habitants de Zeralda ont signé une pétition pour la fermeture du centre puisqu’il a été détourné de sa vocation. A cause de mes positions, toute affaire que j’entreprends pour développer notre commune est bloquée par les membres de l’APC, qui sont membres également du conseil d’administration du centre d’affaires. Les élus font tout pour me bloquer.Qu’en est-il de la gestion de l’établissement 'La gestion de l’office du centre des affaires de Zeralda s’est caractérisée par une multitude d’irrégularités qui ont marqué l’exécution des opérations comptables et financières, qui s’expliquent par les insuffisances ayant caractérisé la mise en place de l’organisation interne, de procédures et moyens de fonctionnement et de gestion.Cette situation a été favorisée notamment par la défaillance du conseil d’administration dans l’exercice de ses prérogatives, dont certaines délibérations ont lourdement grevé les finances de l’office, et rendues possibles par l’absence de l’autorité de la tutelle. Parlez-nous un peu de ce qui a été réalisé dans votre commune 'En matière de réalisations, la commune de Zeralda peut se targuer d’être la première en Algérie. Entre autres, nous avons réalisé le dédoublement des oueds qui permettra à notre commune de se débarrasser définitivement du problème des inondations dont elle souffre chaque saison hivernale.Pour les jeunes, la commune a construit des aires de jeux, des stades de proximité ainsi qu’un complexe sportif, équipé de tous les moyens nécessaires. Notre commune a aussi construit le village des artistes, qui a abrité les participants au dernier festival panafricain, en plus d’un centre de repos pour les personnes âgées.Cette année, nous avons aussi préparé la plage pour permettre aux citoyens de se baigner dans un endroit propre. Par ailleurs, nous avons attribué quelque 300 logements socio-participatifs, alors que deux programmes de 150 logements chacun seront lancés prochainement. Pour conclure, je dirai que le vrai responsable c’est celui qui est toujours à l’écoute de ses administrés, et qu’il est nécessaire de rétablir la confiance entre les institutions et le citoyen, d’autant plus que notre pays regorge de richesses, dont la plus importante est la ressource humaine qu’il faut estimer à sa juste valeur.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)