Algérie

Mohamed Kacher* à InfoSoir



Mohamed Kacher* à InfoSoir
Apparition ? A ce jour, 16 unités de poisson lièvre ont été découvertes par nos pêcheurs dans leurs filets dans nos villes côtières dont El-Tarf, Annaba et Skikda. 8 sont déjà au CNRDPA de Bou Ismaïl.InfoSoir : Où réside la toxicité de ce poisson 'Mohamed Kacher : Ce poisson n'est nocif que lorsqu'il est consommé. Le poison se trouve dans son estomac et ses ?ufs. Celui qui le touche seulement ne risque rien, même si ce poisson le mord. Ce poisson est résistant. Il peut encore vivre hors de l'eau pendant plus d'une demi-heure. Le poison peut provoquer des vomissements, des vertiges, des nausées et même la mort, notamment pour les personnes fragiles ou malades chroniques n'ayant pas d'immunité forte.Quelle différence entre le poisson lièvre et le poisson lapin 'Le poisson lièvre ne ressemble en rien au poisson lapin. Ce dernier n'est jamais entré dans nos eaux algériennes. Il est présent dans la mer Rouge. Il ne supporte pas les eaux de la Méditerranée. Il ressemble au poisson dit «chelba» ou «salpa».Quelle est la taille du poisson lièvre 'La taille moyenne des 16 poissons lièvres que nous avons vus à ce jour est de 30 cm. Donc il est bien visible et facile à identifier.Nos pêcheurs ne risquent-ils pas de le vendre au consommateur 'A ce jour nous ne l'avons jamais vu en vente. Tout simplement parce que nos pêcheurs sont conscients. Ils ne le savent pas d'aujourd'hui. Ce sont eux qui nous déclarent l'avoir vu ou pêché.Quand ce poisson lièvre a-t-il été vu pour la première fois chez nous 'Le poisson lièvre a toujours existé dans les eaux algériennes. Il a été vu pour la première fois en 1951 au lieudit Chiffalo, actuellement Khemisti port, relevant de la daïra de Bou Ismaïl (Tipasa). Il a également été vu en 2008, 2009 et 2012. Durant cette année, on en a vu régulièrement.Y a-t-il eu des cas d'intoxication dus à ce poisson lièvre 'Pas du tout. Pour la seule raison que nos pêcheurs ont depuis toujours été conscients. Ils rejetaient en mer ce poisson ou le détruisaient. Le pêcheur ne vend jamais un poisson qui n'est pas connu.Comment expliquer son apparition sur nos eaux 'Il y a un comité formé d'un certain nombre de scientifiques qui viennent d'autres universités dont Oran, Annaba et Alger. Nous sommes en train d'échanger un certain nombre d'informations. Nous nous basons sur les poissons qui doivent être envoyés par les pêcheurs. Nous avons besoin d'un échantillon assez important pour arriver à comprendre pourquoi il est apparu spécialement durant cette période. On verra à travers son estomac s'il existe une proie ou un aliment qui l'attire. Car il apparaît et disparaît pendant un bon moment.(*) Directeur général du Centre national de la recherche et du développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA), Bou IsmaïlIl est apparu à Béjaïa en 2012Action ? Le directeur général du CNRDPA, Mohamed Kacher, nous a rappelé que le ministère de la Pêche a lancé un réseau d'alerte et une campagne de sensibilisation.«Le pêcheur est en devoir d'informer les plus proches responsables du secteur, les directions vétérinaires ou les gardes-côtes, à chaque fois qu'il aperçoit ce poisson».Grâce à la sensibilisation, à chaque fois que ce poisson apparaît, il est signalé, alors qu'auparavant le pêcheur le rejetait à l'eau.Et la presse ne s'était pas intéressée au sujet à l'époque. Pourtant, il a débarqué au port de Béjaïa en 2012 et a été détruit.Mais personne n'en avait parlé à l'époque et encore moins la presse. Le pêcheur avait signalé la présence d'un type de poisson bizarre. Se trouvant sur les lieux, une petite équipe du CNRDPA avait informé que ce poisson était toxique.Ce qui avait permis la destruction de cette quantité. Enfin, selon le site du ministère de la Pêche, le poisson lièvre appartient à la famille des «Tetraodons» qui se caractérisent par leur toxicité à la consommation. «Ce poisson ne présente pas de danger en cas de contact direct avec l'être humain ni aucun élément de contamination pour les espèces pêchées en même temps que lui, mais une désinfection est fortement recommandée. Ce poisson a une distribution océanique, il est concentré dans les trois océans (Pacifique, Indien et Atlantique). Rarement signalé en Méditerranée», cite-t-on. Les services concernés envoient directement les poissons vers le CNRDPA. «Outre nos chercheurs internes, nous avons contacté certains chercheurs universitaires pour voir pourquoi ce poisson est apparu durant cette période spécialement et sur nos côtes», nous a souligné M. Kacher avant d'appeler les pêcheurs à travers InfosSoir à envoyer le poisson lièvre à ses services au cas où il serait pêché. «Je tiens à assurer que ce poisson ne pourra causer aucun mal au cas où il serait en contact direct avec d'autres poissons pêchés. Il n'y a aucun risque». Selon le Catalogue des poissons des côtes algériennes que nous avons consulté à la bibliothèque du CNRDPA, ce lagocephalus (tête de lièvre) a 4 dents. Il est lisse et étoilé. En Angleterre, il est connu sous le nom «Rabbit-fish» ou «Globe'fish».En Italie «Calopere» et d'autres l'appellent le «poisson ballon» à cause de son ventre gonflé. «C'est un poisson des mers chaudes et tropicales. Rares dans les mers européennes et en Méditerranée. Il a la possibilité de gonfler à volonté son abdomen».Le ministère appelle en cas d'apparition de cette espèce à contacter les services d'hygiène des communes, les Chambres et les antennes de pêche les plus proches, les services des gardes-côtes ou le CNRDPA.




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