Les patrons de
banques publiques sont réputés, à de trop rares exceptions, ne pas communiquer sur
leur business. Mohamed Djellab, le PDG, n'a pas que
partiellement contrevenu à la loi du milieu en répondant, au pas de charge, à
quelques questions en marge de la réunion, la semaine dernière, avec le
gouverneur de la Banque
d'Algérie. Nos lecteurs peuvent notamment y apprendre que le Crédit populaire d'Algérie
(CPA) a doublé son bilan au cours des quatre dernières années et qu'il a
réalisé en 2010 une croissance de 23 % dans le financement des projets
d'investissements. Et aussi que le crédit aux ménages se développe plus
lentement par la faute d'une offre «insuffisante» de logements.
Le gouvernement
insiste beaucoup depuis début 2011 sur la nécessité de financer les projets
d'investissement. Comment ont évolué sur la dernière période vos engagements
auprès de vos clients ?
En 2010, les
chiffres sont très bons. Nous avons dépassé les 23 % de croissance en matière
de crédits à l'investissement. Nous avons enregistré plus de 70 milliards de
dinars de flux supplémentaire par rapport à 2009.
Depuis la
suppression du crédit à la consommation en 2009, les crédits accordés aux
ménages se limitent à l'immobilier, comment ont-ils évolué ?
Là aussi, il y a
eu un développement assez fort en 2010 et qui continue en 2011, en direction de
ce segment de clientèle. Les crédits pour le financement de l'immobilier sont à
peu près à 28 milliards de dinars en 2010. Cela représente une croissance de
près de 11% par rapport à 2009. La croissance aurait pu être plus forte si ce
n'est l'insuffisance de l'offre en logements qui empêche ce créneau de se
développer de manière plus soutenue à l'instar des autres segmentent
de l'économie. Nous accompagnons quand même les ménages avec des évolutions
importantes surtout que les crédits immobiliers ont été bonifiés.
Y a-t-il des
problèmes particuliers qui freinent le développement des banques en Algérie ? Trouvez-vous
par exemple que la concurrence y est suffisante avec des banques publiques qui
contrôlent pas moins de 90 % du marché financier algérien ?
C'est comme dans
les autres pays du monde. Il y a un marché et il faut se battre comme toutes
les entreprises. Il y a un contexte de concurrence en Algérie et il faut se
battre pour se tailler une bonne position sur le marché. D'ailleurs, il n'y a
plus de différence entre les banques publiques et privées. Le marché algérien
est ouvert.
Qu'est-ce qui
distingue le CPA de ses concurrents du point de vue stratégie ?
Je peux juste vous
dire que nous avons une stratégie écrite approuvée par les organes sociaux de
la banque. Nous travaillons en fonction de cette stratégie pour développer la
banque. Je pense que c'est ce que nous avons fait jusqu'ici. Le CPA est quand
même une banque qui a doublé son bilan en quatre années. Notre banque a une
comptabilité saine et nous travaillons de manière permanente pour améliorer nos
résultats. Nous avons évolué le plus normalement du monde en diversifiant nos
services et en développant l'accompagnement. C'est ce qui nous permet d'avoir
de bons résultats.
Y a-t-il du
nouveau au sujet de la privatisation du CPA suspendue fin 2007 ?
C'est une question
qu'il faut poser au propriétaire de la banque (l'Etat).
Votre banque est-elle
suffisamment dotée en ressources humaines pour aller de l'avant dans son
programme de développement ?
Oui. Notre banque
est bien dotée en ressources humaines. Nous avons un centre de formation et
nous consacrons chaque année entre 3 et 4 % de la masse salariale à la
formation du personnel. Nous avons quelques 3700 travailleurs et 140 agences à
travers le pays avec 15 directions régionales. Nous sommes en train de réaliser
un programme de nouvelles agences. Nous avons l'ambition d'arriver rapidement à
150 agences.
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Posté Le : 20/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farouk Djouadi
Source : www.lequotidien-oran.com