Mohamed Chada : un esprit inventif ignoré Batna : les autres articles

A 78 ans, et même s'il porte encore les stigmates de la torture qu'il a subie durant la guerre de Libération, Mohamed Chada garde l'esprit vif et alerte.
Sa profession au sein de la police judiciaire l'a certainement aidé à se maintenir. Notre ancien moudjahid passe ses journées de retraite à réfléchir non seulement à ses préoccupations quotidiennes mais également à tout ce qui pourrait préoccuper ses paires. Ainsi donc, il a conçu un moteur qui marche sans l'aide d'une quelconque énergie. Ses yeux n'arrêtaient pas de pétiller au moment où, usant de ses connaissances en physique, il nous expliquait le mouvement perpétuel que lui a inspiré l'invention dudit moteur. Vivant dans la commune de Aïn Touta, localité à vocation agricole, il a pensé faire économiser les dépenses en énergie aux agriculteurs «C'est un moteur qui peut servir à générer du courant ou à faire fonctionner une pompe hydraulique», a-t-il tenu à préciser. Classée première dans la production avicole, Aïn Touta est une région où pullulent les mouches.
A cet effet, il a réfléchi à un piège à mouches qui ne nécessite aucun produit, et qui ne soit pas un pesticide. «Un simple sachet doté d'une fermeture rapide dans lequel on dépose un appât et le tour est joué», nous dit-il avec une assurance qui dénote le sérieux d'un travail soutenu par l'expérience. Aïn Touta souffre d'un autre problème généré par les carrières qui la cernent. Pour cela, il s'est adressé à la direction de l'environnement pour proposer un système qui arrêtera la poussière que dégagent les concasseurs et qui finit dans les poumons des riverains lorsqu'elle ne détériore pas la nature. «Ils m'ont écouté et m'ont conseillé d'aller voir le wali», relate-il. Les fins de non-recevoir ne l'ont jamais découragé. Il continuera à inventer et à proposer tant que Dieu lui prêtera vie. Pour le moment, son souci tend vers la désertification et il est convaincu qu'il en viendra à bout.