Algérie

Mohamed Bensalah n'est plus Un grand passionné de cinéma s'en va


Publié le 26.06.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le cinéaste, journaliste et universitaire Mohamed Bensalah est décédé dimanche dernier, a annoncé son ami, le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité,Si El Hachemi Assad, dans un communiqué.

Il se disait «être un cinéaste raté...». Et pourtant, c'était un grand érudit en cinéma. Prolixe, toujours prenant activement part aux débats, Mohamed Bensalah vient de nous quitter, laissant le monde de la culture en général et du septième art, en particulier, orphelin. Décédé à l'âge de 80 ans, suite à une maladie, le défunt a été inhumé lundi après-midi au cimetière d'Aïn El Beïda (Oran). L'annonce de sa disparition a été reçue tel un choc par ceux qui l'on connu, aimé ou approché, tant sa passion pour le cinéma n'avait d'égale que son intelligence et ses connaissances dont il n'hésitait pas à faire profiter les autres. Pourtant, c'est bel et bien vrai. Le cinéaste, journaliste et universitaire Mohamed Bensalah est décédé dimanche, a annoncé le Secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité, Si El Hachemi Assad dans un communiqué.
Réalisateur, critique, chroniqueur et enseignant-chercheur à l'université, Mohamed Bensalem, à l'oeil acéré, parlait comme un vrai pédagogue, sa parole valait de l'or. L'homme savait faire transmettre sa passion pour le cinéma. Il était pour ainsi dire intarissable sur tel ou tel sujet. Le regard sérieux et pourtant, il avait le sourire facile et la bonhomie des hommes sages. Le septième art Algérien est véritablement en deuil. Diplômé de l'Institut supérieur des arts de diffusion de Bruxelles, Mohamed Bensalah a réalisé des courts-métrages: Errance (1968) et Lazem! Lazem! (1970) et un premier long-métrage Les Uns, les autres, 1972, réalisé à Bruxelles et primé au festival de Knokke-le-Zout, en Belgique. Après avoir été l'assistant de plusieurs cinéastes de renom dont Marcel Hanoun, Jacques Lambert, il rejoint la télévision algérienne où il réalise tour à tour un feuilleton social (six épisodes), deux dramatiques théâtrales, trois LM (téléfilms): Le Parasite, L'abcès et Vigilance! 1974 et 1976 et une série de 7 épisodes sur le cinéma, intitulée Zoom sur le 7ème art pour la télévision algérienne. Il fut tour à tour, membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, conseiller en communication auprès du Premier ministre et professeur de cinéma à l'université algérienne. Mohamed Bensalah, qui a collaboré à l'édition de plusieurs ouvrages et publications scientifiques et qui a pris part à plusieurs jurys de festivals internationaux sur le cinéma, Montpellier, Tétouan, Carthage, Ouagadougou, Amiens, Nantes, a été également enseignant-chercheur à l'université d'Oran-Es-Sénia et au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Il a été aussi chroniqueur de presse, avec près de 800 articles à son actif, publiés dans Le Quotidien d'Oran, El Watan, El Djoumhouria, Alger Hebdo). Membre du comité directeur du Festival Culturel national annuel du film amazigh, Mohamed Bensalah a été délégué dans différents Festivals nationaux et internationaux. Son dernier ouvrage Cinéma de la Méditerranée: une passerelle entre les cultures, a été traduit en plusieurs langues. Suite à sa triste disparition, le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) a évoqué un homme connu pour ses hautes qualités morales et professionnelles. «Son long parcours dans le septième art national et dans le journalisme témoigne d'une crédibilité confirmée tant au niveau national qu'international. Il est l'homme du dialogue et du consensus, un farouche défenseur de la démocratie, de la diversité culturelle et de l'unité nationale». Simple et sociable à la fois, Mohamed Bensalah aimait plaisanter et parler de tout. Curieux, il était un personnage affable malgré son petit côté faussement austère. Le monde des arts et de la culture perd une grande pointure en sa personne. Sa gouaille, son franc parler et son savoir en matière de 7eme art, vont nous manquer...
O. HIND