Algérie

Mohamed Benini, D G d'Algex au Maghreb " : Il y a une demande de produits algériens sur le marché canadien "



Les produits agroalimentaires algériens sont très prisés à l'international et, notamment, dans le marché nord américain,selon des experts et opérateurs économiques réunis, jeudi,au siège de l'agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), lors de la journée d'information organisée sur la participation de l'Algérie au salon international alimentaire (SIAL) de Montreal ( du 9 au 11 mai prochain), par Algex, en collaboration avec Wolrd Trade Center(WTC) et le programme Enacta (centre de commerce international de Genève). Ainsi les Canadiens et les Américains commencent à apprécier de plus en plus la qualité et le goût des produits algériens de terroir qui sont mis sur ces marchés, certes en petite quantité pour l'instant, par manque de moyens de logistique, entre autres. Mais la connaissance et la maîtrise des normes imposées dans ces marchés aux produits alimentaires étrangers en termes notamment de certification et de qualité sont de rigueur, soulignent les experts de WTC et d'Algex qui recommandent dans ce sens la participation aux salons internationaux spécialisés pour les adopter. Les opérateurs économiques algériens doivent s'initier à ces standards à l'occasion de ces événements où ils pourront apprendre beaucoup de choses pour améliorer la qualité de leur production et pénétrer davantage les marchés mondiaux, selon M. Mohamed Benini, directeur général d'Algex qui a accordé, à cette occasion de la participation de l'Algérie, pour la première fois, à ce salon, un entretien à notre quotidien?
Entretien réalisé par Meziane Atmani

Le Maghreb
Qu'en est-il des exportations algériennes vers les marchés internationaux '

M Mohamed Benini
Beaucoup de produits agroalimentaires algériens devraient avoir leur place à l'international. Certains sont déjà dans les marchés internationaux, comme la datte depuis très longtemps, les boissons et les jus de plus en plus, les pâtes alimentaires et le couscous. Il faut citer aussi un certain nombre de produits de terroir comme l'huile d'olive qui devraient trouver de plus en plus leur place à l'international. Mais ils ne trouvent pas pour l'instant une place significative, dans les marchés mondiaux, non pas parce que l'huile algérienne soit mauvaise ou pas de volume, mais parce qu'il n'y a pas de vision à l'international. Et ce à cause d'un certain nombre de raisons objectives comme le fait que les producteurs de miel ou d'huile soient petits et souvent pas modernisés. Et la modernisation de la production nécessite des moyens importants que ces petits producteurs n'ont pas pour l'instant pour produire selon des goûts spécifiques des marchés internationaux. Aujourd'hui beaucoup de producteurs produisent selon le goût des Algériens qui n'est pas celui des Européens, des Américains ou asiatiques. Il s'agit d'exigences et de goûts différents. Il en est de même aussi sur le plan de l'emballage et du taux d'acidité. Ce sont des choses qui ne sont pas encore entreprises. Mais il y a des choses qui bougent et se font dans ce sens, au niveau de plusieurs départements ministériels comme ceux de l'agriculture, de l'industrie, à travers notamment la mise à niveau et de commerce, à travers la valorisation des produits agricoles et les participations aux salons à l'étranger qui nous permettent de nous confronter aux concurrents étrangers et de savoir pourquoi des pays qui ont moins de volumes de datte exportent des dattes, ou moins de volume d'huile d'olive exportent l'huile d'olive. Nous pouvons aisément nous mettre à leur niveau du point de vue de marchés extérieurs et des exportations. Cela participe dans ce sens à l'occasion de notre participation aux salons internationaux spécialisés comme celui de Montréal dont nous avons organisé aujourd'hui une journée d'information à l'intention des opérateurs économiques algériens qui désirent participer à ce carrefour canadien d'affaires et d'exportations. Il faut savoir que ce salon canadien est très exigant en termes notamment de qualité des produits et de normes. Mais c'est un pari que nous pouvons tenir.

Est-ce que vous comptez cibler les produits agroalimentaires à exposer dans ce salon de Montréal '
Oui Bien sûr ! Nous comptons cibler un certain nombre de produits pour lesquels il y a déjà une demande. Et il y a déjà une demande de produits algériens sur le marché canadien. Il faut savoir que les Américains ne consommer pas du tout l'huile d'olive il y a une vingtaine d'années. Mais aujourd'hui ils en consomment de plus en plus. Nous avons aussi une communauté canadienne d'origine algérienne qui désire consommer des produits algériens. Donc l'huile d'olive, les pâtes alimentaires, le couscous, les boissons et les jus sont déjà ciblés. Mais nous avons en outre un certain nombre de produits qui ne sont pas encore connus comme le miel, Et le miel qui a des origines particulières, notamment animale, est soumis à des contrôles rigoureux dans le monde, y compris dans l'Union européenne. Il faut donc aller, mais aller d'une manière organisée, y compris pour l'exposition de miel sur les étalages de stands qui est soumise à des conditions draconiennes. Et c'est ce travail que nous voulons entamer aujourd'hui, car les producteurs de miels sont nombreux en Algérie. Mais nous devons faire des efforts pour améliorer notamment l'emballage, la traçabilité et la certification ainsi que l'étiquetage des produits pour qu'ils puissent trouver des acheteurs potentiels à l'occasion de cet événement. Enfin ce sont des travaux que nous sommes en train d'entreprendre avec les ministères de l'agriculture, de l'industrie et du commerce pour justement valoriser ces produits destinés à l'exportation. Mais avant de valoriser, il faut que les producteurs aient conscience qu'il y a des opportunités d'exportations qui permettent d'augmenter leurs capacités de production et leurs profits, à condition de se mettre au niveau des normes et standards internationaux. Et la meilleure manière pour commencer, c'est de participer aux salons internationaux pour voir ce qui se fait ailleurs. Nous avons comme accompagnateurs Algex, World Trade Center et les experts du centre de commerce international (CCI) de Genève qui sont à notre disposition dans le cadre du programme Enacta sollicité dans le cadre d'un partenariat pour accompagner les exportateurs et exposants algériens.

Prévoyez-vous un programme de communication à développer à l'intention des médias canadiens '
Oui ! Tout à fait ! Nous avons un programme de communication en ce sens que nous avons des produits de terroir qui ne posent pas de problèmes de logistique et que nous voulons placer dans le marché canadien et dans d'autres marchés internationaux.
Et nous espérons, à terme, placer des produits frais, pas parce qu'ils sont bio, car il faut pour cela une certification, mais parce qu'ils sont naturels et réputés pour leur saveur. Nous avons par ailleurs un vol hebdomadaire et nous allons avoir bientôt deux vols par semaine sur Montréal. Nous pourrons alors placer les produits de ce type-là. Nous allons donc développer dans ce sens des efforts de communication en direction des médias canadiens avec l'aide de notre ambassade d'Algérie à Montréal pour soutenir cette première participation algérienne au salon international agroalimentaire (SIAL) qui se déroule à Montréal du 9 au 11 mai prochain. Nous avons donc des opportunités importantes de placement de nos produits dans le marché canadien et dans d'autres destinations.


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