Algérie

Mohamed Bahloul, directeur de l?Institut de développement



« Les deux rives ont des problèmes importants » Rencontré en marge du forum organisé autour du thème « Les enjeux du projet de l?union méditerranéenne », Mohamed Bahloul estime que l?initiative parrainée par le président français n?est intéressante que si elle mutualise les efforts des deux rives de la Méditerranée pour combler les déficits de chacune d?elle.  Après le processus de Barcelone, nous en sommes au projet de l?Union Méditerranéenne. Que pensez-vous de l?initiative ?  Pour le principe, on ne peut qu?être favorable à un projet d?union méditerranéenne d?autant plus que c?est une vielle idée qui remonte à l?époque de la Grèce où la paix ne pouvait venir que par les échanges commerciaux et par la circulation des biens et des personnes. C?est une vielle idée qui s?impose aujourd?hui dans l?espace méditerranéen parce que les deux rives ont des problèmes importants. La rive occidentale à des déficits important en matière de bilans énergétiques, démographiques et sécuritaires qu?elle veut résorber. Et la rive sud a des déficits énormes en bilans technologiques et de compétences. L?idée donc, c?est de mutualiser les efforts. Sauf qu?on n?arrive toujours pas à trouver et le concept et la formule.  Mise à part l?effet d?annonce, le président français, initiateur du projet, reste plus au moins très superficiel en parlant de l?Union méditerranéenne?  Il a l?avantage de venir réaffirmer l?idée et l?utopie méditerranéenne. Mais il faut dire que la manière dont il a été lancé et les déclarations que multiplie le président Sarkozy apporte plus de parasitages et de flous au projet que de clarté. Il serait très intéressant que le président français ficelle un peu plus son projet et en parle après.  En dehors des initiatives européennes, les pays de la rive sud de la Méditerranée ne proposent rien. Ces pays peuvent-ils, selon vous avoir une initiative propre ?  Nous pouvons tirer pas mal d?enseignements et d?indications de développement des régions dans le modèle de développement asiatique. Ce qu?a fait le Japon pour la Corée du Sud en matière de transferts massifs de technologies, de compétences et de moyens financiers en est un exemple édifiant. C?est le cas aussi pour ce qu?a fait la Corée du sud pour la Chine et le Vietnam. Il faudrait donc aller vers des projets structurants autour d?une idée fondamentale à savoir le transfert de technologique, de compétences et de capital. A partir de là se sont des leviers qui vont se mettre en place.  Pour certains, l?adhésion à l?OMC offrirait plus d?avantages à l?Algérie. Est-ce le cas pour vous ?  Je suis moins sceptique par rapport aux zones de libre échange dans des pays qui n?ont ni agents ni institutions. Pour s?intégrer dans une zone de libre échange, il faut qu?on en ait une capacité institutionnelle et structurelle, par le biais de nos entreprises et firmes, dans ces espaces. Une capacité qui nous permettent d?avoir une puissance et une compétitivité que nous n?avons pas actuellement. S?il y a des gens qui peuvent nous aider, il faudrait que cette aider soit dans le développement de notre population d?entreprises et de notre tissu industriel.  Le volet politique a toujours constitué un handicape majeur pour toutes les initiatives. Est-il surmontable ?  C?est un véritable handicape. Quant je parle de modèle institutionnel, il y a la partie gouvernance publique qui est très importante, je ne parle pas uniquement de la gouvernance privée. La gouvernance publique, il faut le dire, est très en retard. Elle est déficitaire et il faut la réformer. Elle constitue aujourd?hui un obstacle à la fois pour les forces du marché interne et internationales et pour les investissements menés par des nationaux ou ceux menés par des étrangers. Elle reste l?un des éléments de blocage de l?attractivité de territoires dans notre pays.


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