Mohamed Amine Aoudia : «Avec une bonne préparation, l'EN aura son mot à dire à la CAN» Equipe nationale

A 25 ans, Mohamed Amine Aoudia est à l'apogée de sa carrière. Depuis plusieurs mois, l'attaquant international
de l'Entente de Sétif enfile les buts comme des perles. Ses remarquables prestations avec le champion d'Algérie
en titre font de lui un des atouts offensifs de Vahid Halilhodzic lors la prochaine CAN.
Vous n'êtes pas retenu parmi le groupe sétifien pour le match de ce samedi contre la JSK. Quelle est la cause de cette défection '
A vrai dire, le staff technique a décidé de me ménager pour ce match en raison d'une légère blessure que j'ai contractée au pubis. Comme je souffrais déjà de l'adducteur depuis quelque temps, avant même le match amical Algérie-Bosnie, il me fallait ce repos. Cela dit, je dois effectuer demain (NDLR : interview réalisée mercredi) une écographie qui déterminera de manière plus précise la nature de cette blessure.
Serez-vous opérationnel pour le derby qui opposera votre équipe au CABBA '
En principe oui. En fait, ma blessure n'est pas méchante même si je dois effectuer cette écographie pour dissiper certains doutes. Seulement, je n'ai pas voulu prendre de risques en jouant face à la JSK. Comme des échéances importantes m'attendent que ce soient avec mon club ou avec l'équipe nationale, j'ai préféré avec l'accord du staff technique et médical me reposer quelques jours, le temps que les douleurs disparaissent.
Cet arrêt ne risque-t-il pas de freiner votre évolution, vous qui traversez une période faste avec l'Entente '
Absolument pas. Au contraire, un tel arrêt va me permettre de souffler un peu et recharger mes batteries. En tout cas, je me suis habitué à ce genre de coupures. L'essentiel, c'est d'avoir toujours un mental d'acier qui me permet de garder à chaque fois la forme. Franchement, je ne me fais aucun souci pour ça.
En dépit de la nouvelle saignée qui a touché son effectif à l'intersaison avec le départ des Djabou, Benmousa, Hachoud et autres Ghazali, l'Entente n'a rien perdu de sa superbe. Au contraire, l'équipe est restée compétitive comme le prouve la première place qu'elle occupe actuellement au classement. A votre avis, quel est le secret de la réussite du club ces dernières années '
Un secret ' Il n'y a pas de secret lorsque vous disposez d'un club bien structuré à tous les niveaux. L'Entente, ce n'est pas seulement des joueurs talentueux qui jouent pour mouiller leur maillot, c'est aussi un staff technique et administratif compétent qui met le groupe dans les meilleures dispositions. Mais à mon avis, la véritable force du club se situe dans ses supporteurs.
C'est un public incroyable qui apporte un soutien indéfectible à son équipe. Il est toujours là pour nous encourager, jamais pour nous huer. Ce qui est très rare en Algérie. Du coup, ça libère les joueurs et ça les motive à se donner encore plus sur le terrain.
Pensez-vous que l'ESS a les moyens de rééditer l'exploit de la saison passée où elle a réussi un doublé historique '
Je pense que c'est encore prématuré de parler des ambitions du club. A Sétif, on ne fait pas dans les calculs. On préfère négocier les matches les uns après les autres. Il est clair maintenant qu'on aspire toujours à obtenir les meilleurs résultats possibles.
Seulement, je reconnais qu'il sera difficile pour nous de rééditer la performance de la saison passée où nous avons réuni le championnat et la Coupe d'Algérie, car cette année, la concurrence est encore plus féroce. Il n'y a pas que l'Entente qui joue pour gagner des titres, de nombreux clubs aspirent à cet objectif. D'ailleurs, vous n'avez qu'à constater le nombre d'équipes qui forment le peloton de tête en championnat.
Et je pense que ça va se jouer serré jusqu'au bout. Comme je ne cesse de dire à mes coéquipiers, il faut rester humble et garder la tête froide. La saison sera encore très longue.
Parlons un peu de l'équipe nationale. La CAN aura lieu dans moins de deux mois, on imagine que vous avez déjà la tête en Afrique du Sud, pas vrai '
Je mentirais si je vous affirmais le contraire. Bien sûr que je pense à cette CAN. Si Dieu le veut, ça sera la première dans ma carrière. Je suis conscient qu'il est temps pour moi de faire mes preuves dans le haut niveau, même si j'ai déjà acquis une grande expérience avec la JSK en atteignant le stade des demi-finales de la Champions League Africaine. Mais la CAN, c'est autre chose. C'est une compétition qui regroupe les meilleures équipes du continent. Il y aura une brochure de stars évoluant dans les grands clubs européens. Ça m'excite déjà rien que d'y penser.
L'Algérie a hérité du groupe de la mort puisque les Verts vont se mesurer avec la Tunisie, la Côte d'Ivoire et le Togo. Comment estimez-vous nos chances pour passer au deuxième tour et, pourquoi pas, aller en finale '
Je pense qu'à ce niveau de la compétition, toutes les équipes partent à chances égales. Je pense que l'équipe nationale a montré ces dernières années qu'elle a un gros potentiel qui lui permet de rivaliser avec les meilleures équipes du continent.
Mais je pense que la préparation que nous allons effectuer en Afrique du Sud sera déterminante pour fixer les objectifs réels du groupe car, pour pouvoir être costauds en Afrique du Sud, il faut bien travailler durant la quinzaine de jours qui précède le tournoi. Je pense qu'avec une bonne préparation, l'Algérie aura son mot à dire durant cette CAN.
Vous avez effectué des débuts encourageants avec Halilhodzic il y a de cela plus d'une année face à la Gambie. Mais vos blessures à répétition vous ont empêché de vous illustrer en sélection. Entre temps, Slimani et Soudani ont saisi à fond leurs chances jusqu'à devenir des titulaires indiscutables au sein des Verts. Comment vivez-vous depuis cette situation '
Je vis la réussite de mes coéquipiers de la sélection comme tout Algérien désirant voir son équipe nationale se hisser parmi les meilleures. Je fais partie d'un groupe où seul l'intérêt national doit primer. En ce qui concerne Slimani et Soudani, ils ont apporté tous deux un grand plus à la sélection. Avec eux, la concurrence est devenue encore plus féroce au sein de l'attaque, ce qui est une très bonne chose pour le groupe. J'aimerais bien sûr apporter ma contribution à l'équipe nationale, mais ça ne sera jamais avec égoïsme. Le plus important c'est le groupe, et moi tant que je ferai partie de ce groupe, je suis prêt à me sacrifier pour la sélection.
Pour beaucoup, Halihodzic a métamorphosé l'EN. Vous en tant que joueur de la sélection, comment décrivez-vous votre entraîneur '
Halilhodzic n'est plus à présenter. Je suis peut-être le dernier à pouvoir le décrire. Je ne suis pas en train de lui jeter des fleurs, mais je dirai que Vahid a su inculquer un tempérament de compétiteurs à tous ses joueurs. Il a apporté beaucoup de rigueur et de discipline au groupe. Il met ses joueurs sur le même pied d'égalité sans les distinguer par rapport à leur statut. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir le nombre de locaux qu'il a mis dans le bain depuis qu'il est arrivé en sélection. A mon avis, n'importe quel joueur peut réussir au sein de cette équipe nationale sauf celui qui ne le voudra pas'