Contrairement à son titre, Imzad, l'album de Mohamed Ali Guellati, qui vient de paraître aux éditions Baghdadi, riche de 153 photos, n'est pas dédié au célèbre instrument des Touareg. Il s'agit d'un portfolio qui fait découvrir les couleurs multiples de l'Algérie. Du vert, du bleu, du blanc, de l'ocre et du jaune. Mer, montagne, Sahara et vestiges. « Finalement, ce vaste pays n'a pas fini de nous ébahir », écrit l'éditeur.
Votre album est une invitation simple à redécouvrir l'Algérie. Ce travail vous a, paraît-il, pris au moins une vingtaine d'années... Les premières images datent du début des années 1980. C'est une rétrospective d'une vingtaine d'années de ma recherche personnelle. J'ai mis en avant la richesse touristique de l'Algérie. Je voulais montrer des paysages que les Algériens ne connaissent pas sans mettre l'accès sur les villes. J'ai axé mon travail sur la nature. J'ai fait des déplacements à travers le pays à mes frais. Cet album est une initiative personnelle. Ce n'est pas une commande. On peut passer plusieurs fois sur la même route ou le même paysage, mais on ne peut avoir qu'une fois un moment idéal pour prendre une seule fois une photo avec la lumière qu'il faut. J'ai fait des ouvrages sur les véhicules Chevrolet dans le paysage algérien. Je devais présenter l'arrivée de cette voiture dans le pays en mettant en valeur notre trésor culturel et notre patrimoine naturel. Il y a la présence aussi du désert' Oui. Il y a des photos des Hauts-Plateaux, du Tassili N'Ajjer, le Hoggar. Mais, il y a aussi des photos sur la montagne et la mer. Je montre aussi également des vestiges historiques tels que ceux de Djemila et Timgad. Il n'y a pas de grands chapitres. Beaucoup de choses manquent encore, sinon on va se retrouver avec une encyclopédie ! C'est un album presque sans texte. Est-ce un choix ' Il y a juste un texte de présentation. Il s'agit de mettre le lecteur dans l'ambiance. Le reste, c'est un voyage. Un voyage à travers les images. On laisse le lecteur faire son propre commentaire. J'ai un autre projet qui est en cours. Il s'agit d'un album sur les Touareg. Je suis un grand amoureux du désert et j'ai beaucoup côtoyé les populations du Sud. J'ai fait énormément de marche dans le Sahara, des randonnées à dos de chameaux dans le sud du Hoggar et dans le Grand Erg occidental. J'ai donc une riche photothèque pour alimenter un document riche et consistant. Cela dit, tout le monde peut faire une photo. Ce n'est pas un secret. Pourquoi avoir mis l'imazd dans le titre vu que l'album n'est pas destiné à cet instrument targui ' Il y a vingt ans, l'imzad n'était pas encore connu en Algérie. J'ai écrit un petit texte pour souligner l'élégance et la douceur d'une vieille monocorde traditionnelle. J'ai découvert l'imzad en assistant à une soirée dans le Hoggar. Une grande dame, Kholel, jouait l'instrument. J'étais émerveillé par cette musique. D'ailleurs, c'est Kholel qu'on voit sur l'album. Je me rappelle que j'ai fait une exposition en 1988 à Alger durant laquelle j'ai fait un montage de diaporama en utilisant la musique de l'imzad en fond sonore. Les gens avaient beaucoup apprécié. J'ai pensé donc à faire un album pour célébrer cet instrument dont l'usage relève encore de l'inconnu. Le son de l'imzad est toujours énigmatique. Il y a dans l'ouvrage un petit volet réservé aux costumes touareg.
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Posté Le : 02/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com