Mohamed Aïssa : «Vulgariser et promouvoir les valeurs intrinsèques de l'Islam ancestral au sein de notre société»

Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, a mis en avant, hier à Tizi-Ouzou la nécessité de vulgariser et de promouvoir les valeurs intrinsèques de l'Islam ancestral au sein de notre société pour contrecarrer les nouvelles idéologies véhiculées par des courants mus par la volonté néocolonialiste de disloquer les Etats.«Il faut, impérativement, promouvoir notre patrimoine cultuel ancestral dont l'âme est foncièrement pacifique et faire de lui un rempart infranchissable contre toutes ces idéologies extérieures et étrangères à la culture de tolérance et de fraternité fortement ancrée dans la société algérienne», a-t-il indiqué. S'exprimant à l'ouverture des travaux du 1er colloque national sur «les Zaouias, patrimoine culturel et religieux» qui s'est déroulé à la salle des conférences du musée régional du Moudjahid dans la ville de Tizi-Ouzou, Mohamed Aïssa a estimé que ce colloque qui traitera de l'enseignement dans la Tariqa Errahmania, constitue une autre étape de réconciliation de l'Algérie avec sa glorieuse histoire dans le culte musulman, de même qu'il permettra de jeter les ponts de solidarité et de cohésion sociale.
L'hôte de la ville des Genêts a, à cet effet, mis en exergue le rôle, important, qu'ont joué et continuent à le faire les différentes Zaouias du pays pour la préservation de notre identité dans ses différentes dimensions et la promotion de l'Islam de paix et d'amour d'autrui à travers les cours qu'elles prodiguent dans leurs écoles coraniques à leurs disciples. Le ministre a aussi rappelé la mobilisation de ces Zaouias en faveur de la lutte du peuple algérien pour son indépendance durant la glorieuse Révolution de Novembre 1954 et bien avant le déclenchement de cette dernière à travers les campagnes de conscientisation du peuple sur les valeurs islamiques qui ne sauraient s'accommoder des injustices imposées par la colonisation.
«Ce colloque est une occasion pour rappeler encore une fois que l'Islam tel qu'il est pratiqué dans notre pays doit rester toujours et pour toujours ce vrai socle d'unité nationale», a-t-il dit. Sur un autre registre, le ministre a affirmé, que la révision du statut de l'imam ne relevait pas des prérogatives de son département ministériel. «Il ne m'appartient pas, en tant ministre du Gouvernement de réviser le statut particulier des imams et particulièrement dans ses articles de loi aux incidences financières eu égards aux circonstances financières que connaît l'Algérie», a-t-il indiqué comme pour rappeler l'opposition de son département ministériel à une quelconque révision de la grille des salaires. Mohamed Aïssa a assuré qu'il n'y a pas de polémique avec le syndicat national des imams qui revendique entre autres, une revalorisation salariale, un logement de fonction, un véhicule de service et une sécurité accrue.
«J'ai ouvert les portes du dialogue avec les représentants des imams» a-t-il dit.
Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs a, à l'occasion, réitéré sa disponibilité à renouer le dialogue avec le syndicat national des imams rompu depuis une année pour, a-t-il observé, engager des discussions autour des préoccupations de la corporation, formulant, au passage, son v?u de faire barrage aux débats autour des particularités des imams en dehors du cadre qui préserve leur dignité.
Mohamed Aïssa, a, par ailleurs, évoqué le lien entre les Zaouias et la pratique politique, assurant que celles-ci participent et n'agissent pas en solitaires dans la société mais via les institutions pour influer dans le choix des hommes dans un pays, citant l'exemple du Sénégal dont le président est promu par la Zaouia de la Tidjania dont les responsables sont, a encore observé le ministre, courtisés partout dans le monde. L'hôte de la ville des Genêts, a, en outre, mis en avant le rôle des Zaouias dans le processus de la réconciliation nationale en Algérie, rappelant que l'Algérie refuse que l'on recourt à l'instrumentalisation de l'extérieur des Zaouias pour influencer des populations qui leur font confiance sur le choix des hommes.