Algérie

Mohamed Abdelaziz interpelle l'UE et la France



Mohamed Abdelaziz a aussi pointé le doigt sur la «position prédominante», «que ce soit au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU ou au niveau de la politique européenne à l’égard du conflit» de la France, qui «s’aligne»  «sur les thèses de l’autre partie au conflit au détriment de la légalité internationale». Et de rappeler qu’«aujourd’hui encore, c’est le blocage imposé par le Maroc en politique pour contrecarrer les efforts des Nations unies. Le Maroc veut seulement une solution unilatérale, une prédétermination». Pour replacer la question sahraouie sous l’angle qui est le sien, celui de la décolonisation et du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, le président Abdelaziz a choisi à cet égard un lieu symbolique fort. 35 ans d’occupation militaire, d’illégalité, de transgression du droit, de répression aveugle, de graves violations des droits de l’homme et de pillage des ressources naturelles, mais aussi 35 ans de résistance, de respect des engagements vis-à-vis de la communauté internationale. C’est, en quelques mots, le bilan dressé par Mohamed Abdelaziz. Et de préciser que «le peuple sahraoui n’aspire qu’à la paix. La paix est précieuse et appelle des sacrifices de la part des deux belligérants. Le Front Polisario réaffirme ici à Paris être disposé à payer la partie qui lui incombe. Nous sommes attachés à la stabilité régionale et, dans ce cadre, nous sommes disposés à en payer le prix et à respecter les droits des uns et des autres, pour peu que le droit démocratique de notre peuple soit respecté.»
L’UE et la France font preuve dans le conflit opposant le Maroc au Front Polisario de partialité, de parti pris et de complaisance vis-à-vis de la puissance occupante, le Maroc, voire l’UE, font fi de la légalité internationale. L’accord de pêche dans les eaux territoriales sahraouies signé l’an dernier par l’UE avec le Maroc, et qui doit être rediscuté en février 2011, en est une illustration.
L’UE n’est pas sans ignorer le statut juridique de territoire non autonome du Sahara occidental et, qu’en tant que tel, ses richesses ne peuvent être exploitées que si elles profitent d’abord aux populations autochtones. Ce qui n’est pas le cas. Le phosphate sahraoui, qui rapporte un milliard d’euros annuellement au royaume marocain, est exploité avec le concours d’entreprises européennes. En toute illégalité aussi. Seule la Suède s’y est refusée. Des milliers de Sahraouis face à l’oppression ont opté pour une nouvelle forme de résistance et de protestation, et ont décidé depuis le début du mois d’octobre de s’exiler collectivement pour vivre dans des camps de fortune à l’extérieur des villes occupées.
A ce jour, ce sont plus de 20 000 Sahraouis qui se sont installés dans plus de 8000 tentes dans les environs d’El Ayoun, a rappelé le président Abdelaziz. Encerclés par les forces armées et la police de la puissance occupante, ils ne peuvent recevoir ni médicaments, ni nourriture, ni eau. Mais qui s’en préoccupe ' Où sont les réactions d’indignation habituelles quand il est porté atteinte aux droits de l’homme dans quelque lieu du monde que ce soit '  Pas un mot dans les médias français ! Même pas une brève. La mort du jeune adolescent de 14 ans est passée elle aussi sous silence, ne suscitant aucune réaction, ni officielle ni médiatique. «La situation de ces camps est fortement préoccupante et ne cesse de se détériorer. Le 23 octobre, les forces d’occupation ont tiré à balles réelles sur les civils, tuant un enfant de 14 ans et blessant cinq autres. Une telle situation, où la vie de milliers de Sahraouis innocents est en danger constitue une réelle menace pour la paix dans la région et  risque d’anéantir les efforts consentis à ce jour par l’ONU et rendre improbable la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc», a alerté le Président de la RASD. «C’est pourquoi je lance du haut de cette tribune un appel urgent pour que soit levé le blocus imposé par les forces marocaines à ces campements, afin de permettre l’arrivée de médicaments, d’eau et de nourriture, ainsi que la visite de la presse et des observateurs internationaux. La situation est grave, elle peut déraper d’un moment à l’autre et se transformer en un massacre collectif», lance-t-il. «La situation de milliers de Sahraouis dans les environs de la ville occupée d’El Ayoun interpelle la conscience humaine, c’est la démonstration manifeste de  l’attachement de notre peuple à ses droits, mais aussi un cinglant démenti à la propagande marocaine sur une prétendue prospérité dans le territoire», poursuit-il. Faut-il rappeler que des milliers de Sahraouis ont été victimes de répression, de torture, de disparition forcée ; des centaines de militants des droits de l’homme sont encore portés disparus, des prisonniers d’opinion croupissent dans les prisons marocaines.


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