Algérie

Mohamed Abdallah, Lauréat du prix Assia-Djebar, à L'Expression «Mon roman parle de l'Égypte des vivants»


Mohamed Abdallah, Lauréat du prix Assia-Djebar, à L'Expression «Mon roman parle de l'Égypte des vivants»
Publié le 31.10.2023 dans le Quotidien l’Expression

Lauréat du Grand prix littéraire Assia-Djebar pour son roman «Le vent a dit son nom», Mohamed Abdallah vient d'éditer son nouveau roman. Rencontré au stand des éditions Apic où il dédicaçait ses deux dernières oeuvres, il a répondu à nos questions.

L'Expression: «Le Nil des vivants» est le titre de votre nouveau roman, qu'est-ce qui vous l'a inspiré?

Mohamed Abdallah: Ce qui m'a inspiré le titre de ce roman est «Le Livre des Morts» qui est un recueil de la littérature égyptienne antique traitant de l'au-delà et qui constitue au passage un chef-d'oeuvre du monde ancien. Cependant, ce que je voulais faire avec mon livre, c'était justement de parler de l'Égypte des vivants, de cette Égypte contemporaine ou quasi contemporaine qui regorge de vie, de mouvement historique et qui ne s'est pas contentée de répéter les mêmes schémas depuis 5000 ans.

Le titre de votre roman suggère qu'il est question, dans votre livre, de l'Égypte, le confirmez-vous? Peut-on en savoir plus?

Tout à fait! Ce roman parle de l'Égypte, mais pas de celle qui fait la une d'un certain nombre de publications sensationnalistes, et ce n'est pas non plus l'Égypte des brochures touristiques. Ce n'est donc ni une Égypte figée dans le temps ni une Égypte faite de clichés: c'est au contraire une Égypte en mouvement perpétuel, une Égypte des années 60 puis 70, avec un détour vers les années 2000, une Égypte qui a connu un tournant révolutionnaire puis post-révolutionnaire majeur avec l'arrivée du néolibéralisme et tous les effets que ce dernier a pu avoir sur la société égyptienne dans son ensemble. Ce que j'ai voulu faire avec ce livre c'est rendre hommage à la profonde richesse de la culture et de l'histoire de ce pays, mais aussi montrer à quel point nous partageons une destinée commune.

Quel est le secret de votre source d'inspiration qui a l'air d'être intarissable, surtout quand on voit le volume impressionnant de votre nouveau roman?

J'ai toujours plusieurs projets littéraires ouverts en même temps et c'est ce qui me permet de ne jamais être saturé par l'écriture à proprement parler et de toujours ouvrir de nouvelles perspectives. Ça, c'est un détail pratique de mon processus d'écriture. Du reste, et de manière plus décisive, le réel ne cesse jamais de nous offrir son infinie complexité à comprendre pour mieux la transformer: pour prendre un exemple tristement brûlant, comment lutter contre le colonialisme sanguinaire qui sévit à Gaza si l'on ne comprend pas les modes de fonctionnement de l'impérialisme de manière générale? Tant que notre monde continuera de regorger de thématiques à aborder, j'aurai quelque chose à écrire.

Le fait que vous ayez reçu le Grand prix littéraire «Assia Djebar» ne semble pas vous avoir freiné dans votre élan littéraire, ce prix a-t-il été une source de motivation supplémentaire pour le jeune, mais très talentueux écrivain que vous êtes?

Disons que ce prix-là, ainsi que le prix Ahmed Baba 2023, ont donné un écho supplémentaire à ma parole: à moi de me montrer digne de cette chance!

Vous montrez une fidélité sans faille à votre maison d'édition, quel est le secret de cet attachement et de cette complicité?

Le secret, c'est une passion commune, une profonde amitié, une bonne dose de taquineries et un travail absolument hors norme abattu par Samia Zennadi et Karim Chikh. Je leur suis immensément redevable et j'ai hâte de poursuivre mon aventure littéraire à leurs côtés.

Vous participez au Sila en tant qu'écrivain, vous signez vos romans aux stands d'Apic depuis le premier jour, peut-on savoir comment se déroule votre participation à ce grand rendez-vous culturel?

Le salon se déroule bien au stand Apic, nous avons réalisé de très belles rencontres jusqu'à présent et j'espère que les prochains jours continueront sur la même lancée, parce que c'est toujours là que bat le coeur de la littérature, dans les rencontres avec des personnes intéressées, intéressantes et qui font de ce domaine-là davantage qu'une ascèse.

Aomar MOHELLEBI

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