Algérie

Modernisation du secteur bancaire



Des modes de gestion à réformer Après avoir mis entre parenthèses pendant près de trois ans la formule de crédit destinée à financer l?achat de véhicules, la Cnep Banque reprend la place qu?elle avait laissée toute nette face aux nouveaux concurrents installés sur le marché. Lorsqu?il explique l?arrêt de la formule du crédit auto puis sa reprise subite, le premier responable de la Caisse d?épargne et de prévoyance se cantonne dans des explications liées à un choix stratégique de sa banque à son recentrage, et au réaménagement de la politique commerciale de son entreprise en vue d?une plus grande efficacité et une meilleure rentabilité. Lorsqu?il balaye les arguments politiques qui avaient été évoqués lors de l?arrêt du crédit auto, M. Djamel Bessa n?arrive cependant pas à ôter des esprits l?idée tenace selon laquelle les banques obéissent encore aux injonctions, et que la Cnep comme les autres banques publiques d?ailleurs continuent de recevoir quelques directives émanant d?ailleurs. La nécessité d?une réforme du système bancaire qui tarde à se mettre en place en Algérie permettrait pourtant aux banquiers de se libérer enfin des entraves qui limitent leur marge de man?uvre et les font réagir comme de simples fonctionnaires dans un système bureaucratisé. Plus encore, la réforme du système bancaire dont on parle depuis quelque temps déjà est le plus souvent évoquée en termes de modernisation de telle ou telle opération et d?acquisition technologique, ce qui est un volet important certes de la réforme, mais qui ne renvoie en rien aux vrais changements qu?il faudrait introduire dans les modes de gestion et de relation de la banque avec ses différents partenaires. Au volet des crédits à l?économie par exemple, malgré les nombreux scandales financiers, les banques continuent de prêter aux plus grosses entreprises. Certes depuis quelque temps le secteur privé est prépondérant dans l?accès au crédit par rapport au secteur public, ce qui est un bon indice en économie de marché, mais lorsqu?on décortique la structure de ces crédits on se rend compte que les petites et moyennes entreprises sont nettement lésées, puisqu?elles ne reçoivent qu?une infime partie des crédits. Ceux-ci étant octroyés en grande partie aux imposantes entités, toujours les premières servies. Le crédit hypothécaire aux particuliers est aussi soumis aux mêmes aberrations, car les épargnants moyens quel que soit leur effort d?épargne et son ancienneté, sont souvent confrontées à des situations qui les empêchent d?accéder au crédit au logement. De gros clients qui auront alimenté leur compte d?épargne à la Cnep (formule qui est censée être destinée à la classe moyenne) grâce à d?importantes sommes pourront décrocher haut la main un logement construit avec l?argent des petits épargnants. D?ailleurs on se demande ce qui peut amener un riche client qui dispose de milliards de centimes à postuler pour un F4 de 400 000 DA construit en bordure d?autoroute ou sur un site tel que celui de Aïn Naâdja, destiné à l?origine à la classe moyenne.


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