Algérie

Modernisation de la ville et restauration des lieux mémoriels: A Constantine, le surplace continue


Modernisation de la ville et restauration des lieux mémoriels:  A Constantine, le surplace continue




De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

Il y a eu énormément d’annonces officielles concernant la réhabilitation de la ville de Constantine. Au-delà de la remise sur pied d’une Cité qui s’en allait à vau-l’eau, les lieux dits de mémoire étaient également évoqués et pour certains étaient prioritaires. Mais comme toujours seuls les effets d’annonces ont survécu au temps.

Plus d’un quart de siècle plus tard la réhabilitation du Palais du bey n’est toujours pas intégralement achevée, cela étant ladite réhabilitation mériterait qu’on y accorde plus d’attention en raison du galvaudage de l’authenticité des travaux réalisés.

Celle (réhabilitation) des gorges du Rhumel et des vestiges antiques et contemporaines l’accompagnant restent un vœu pieux depuis une vingtaine d’années et à l’approche de l’évènement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» censée le précipiter, ou du moins donner les raisons aux responsables concernés d’apporter la preuve de leur compétence et surtout de leur utilité qui ne se dessinent toujours pas.

Mais le plus gros morceau demeure, sans nul doute, le chantier lancé depuis une décennie environ pour la restauration de la Vieille ville, ou du moins ce qui en reste, en ce sens que chaque année un pan de quartier s’en va.

Du coup, les autorités locales, voire nationales, en l’occurrence le ministère de la Culture, a demandé à ce que ne soit ciblé, d’une part, que les bâtisses véhiculant une histoire comme si toute la Vieille ville n’était pas elle-même une histoire et d’autre part celles qui dans l’immédiat pouvaient faire illusion aux yeux du visiteur à savoir celles qui font les façades d’entrée et de sortie.

Dans cet ordre d’idées, Nedjoua Mehenni, enseignante au département d’architecture et d’urbanisme de l’Université de Constantine disait, il y a quelques temps, «l’ignorance et le laisser-aller affectant le vieux bâti et l’absence d’une prise en charge de son patrimoine, autant de facteurs qui ont abouti à la destruction du tissu traditionnel» pour dénoncer «Une situation induite par des politiques urbaines contradictoires et irrationnelles».

L’universitaire est d’ailleurs rejoint par des élus de l’APW qui ont considéré à la même époque que le projet de sauvegarde de la Vieille ville était «de type scolaire, manquant de maturité et rien qu’une compilation de plusieurs études insignifiantes».

L’une et les autres ont vraisemblablement raison car il suffirait de jeter un coup d’œil de très près de la réhabilitation des bâtisses se trouvant à l’entrée de la Vieille ville du côté de ce qui est appelé «Bab el djabia» pour saisir la réalité de l’illusion.

En effet, si les bâtisses qui ont redonné un réel coup de jeunesse à la Vieille ville, celles-ci ne le sont que de manière éphémère sachant que les murs de façade sont périodiquement boursouflés, gondolés et laissant transparaitre des traces de moisissure due à l’infiltration des eaux elles-mêmes probablement dues à un mauvais drainage de celles (eaux) de pluie et de ruissellement.

Les services techniques concernés s’évertuent pour masquer cette tare à re-badigeonner tout autant périodiquement ces tâches qui font vraiment…tache dans un projet qui fait tellement couler d’encre, déclencher des passions, mobiliser des puristes, enfin déplacer des responsables du ministère de la Culture et enfin faire obtenir un statut officiel de sauvegarde, préservation et classement national.

Quitte à être taxé d’alarmiste, si en théorie tout semble impeccable et rationnel dans les démarches officielles c’est plutôt sur le plan de la matérialisation sur le terrain des projets qu’il y a lieu pour tout le monde de revoir sa copie. Les travaux vont généralement à un train de sénateur qui ne peuvent trouver de justification dans la complexité de la tâche, cet argument massue des responsables techniques notamment, mais plus sur une sorte d’indifférence qui ne dit pas son nom même si celle-ci est très souvent mise sur le compte d’un détachement imputable aux pesanteurs administratives pour ne pas dire bureaucratiques rencontrées par les équipes chargées de l’opération.

Les membres de ces équipes pluridisciplinaires pouvant être effectivement sincères mais ne se résolvant pas à bousculer l’inertie des pouvoirs publics, notamment en matière de disponibilité ponctuelle de financement.

Tout le reste n’étant vraisemblablement que littérature.


A. L

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