«L'enquête sur la consommation des ménages algériens, lancée sur une plateforme numérique, n'avance pas comme nous le voulions, d'abord parce que l'Algérie est un pays vaste mais aussi à cause du manque de moyens dont nous disposons», a déclaré, hier mardi, Hacène Menouar, président de l'Association nationale de protection des consommateurs « El-Aman ». Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le président de l'Association « El-Aman » a expliqué que pour parer à cette situation, « avec l'aide d'experts, nous avons décidé de descendre sur le terrain avec l'installation d'équipes d'enquêteurs, dans toutes les régions du pays », ajoutant que les résultats de cette enquête, accompagnée de recommandations, seront soumis aux pouvoirs publics en vue de « définir enfin le modèle de consommation en Algérie ». « Les Algériens étaient moins malades dans un temps passé, ce n'est plus le cas aujourd'hui avec l'apparition de nouvelles pathologies dues essentiellement au mode de consommation des Algériens », a encore expliqué l'invité de la Radio, citant l'exemple des populations du sud du pays « qui sont connues pour leurs modes de consommation ancestraux, mais souffrent aujourd'hui de nouvelles maladies qu'elles ne connaissaient pas dans un temps passé », a-t-il souligné. « Notre mauvaise culture de consommation a aussi d'autres retombées comme les perturbations cycliques sur nos marchés, notamment à cause du gaspillage et des conséquences sur la santé publique», a argumenté le président de l'Association de protection des consommateurs. « Beaucoup de travail reste à faire en matière de régulation du marché, des produits agricoles en particulier, et nous pensons que la construction de plus de marchés gros et de proximité, de grands hypermarchés ainsi que de grandes centrales d'achat et de distribution est devenue, aujourd'hui, une nécessité », a également expliqué l'invité de la Radio, ajoutant que « cela permettra de pratiquer réellement la vente du producteur directement au consommateur et casser ainsi toute la chaîne des intermédiaires», a-t-il estimé.
« Plus de 50% des produits agricoles viennent de l'informel, ce qui pose un vrai problème de sécurité sanitaire », a mis en garde l'hôte de la Radio. Et à ce titre justement, l'intervenant a mis en cause le pain consommé sans modération par les Algériens, l'excès de sucre et de sel sont les principaux vecteurs de pathologies lourdes, les cancers colorectaux et de l'estomac en premier, a-t-il alerté. « Depuis 2018, nous ne cessons de réclamer une réduction du sucre dans l'industrie agroalimentaire, ce qui n'est pas encore appliqué malheureusement », a-t-il déploré. « Il y a eu dernièrement des morts suspectes à cause des boissons énergisantes consommées en grandes quantités par les jeunes et les adolescents, nous appelons carrément à leur interdiction pour sauver des vies », a-t-il conclu.
Posté Le : 08/01/2025
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com