Mobilisation massive des campus à Tizi Ouzou

La 41e marche des étudiants a drainé hier une foule jamais égalée depuis la rentrée sociale à Tizi Ouzou, où plusieurs milliers de manifestants ont investi la rue, pour crier haut et fort leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain et réclamer le départ de tout le système pour laisser place à la principale revendication du peuple, à savoir la transition démocratique.L'imposante foule qui s'est rassemblée devant le campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri s'est ébranlée, à 11h, en scandant d'emblée : "Ulac l'vote ulac", "Makanch intikhabat ya l'îssabat." La procession avait à peine entamé la montée du stade du 1er-Novembre que des citoyens ont commencé à se joindre par dizaines à la foule, qui continuait à grossir à vue d'?il.
Au centre-ville, cela avait des allures de vendredi même la circulation automobile avait été complètement paralysée. De larges banderoles ont été déployées en tête de tous les carrés de la marche. Sur les principales d'entre elles, on pouvait lire : "Ulac l'vote ulac", "Non à l'élection de la honte", "Oui à une transition démocratique et une justice juste et équitable".
En continuant d'avancer vers le point de chute, les étudiants, dont la remobilisation prend de l'ampleur au fur et à mesure qu'approche l'élection présidentielle, scandaient également des slogans dénonçant les cinq candidats en lice à cette élection, d'autres réaffirmant leur détermination à poursuivre le combat pour la libération du pays même au-delà du 12 décembre et d'autres encore appelant à la libération des détenus tout en brandissant des portraits de nombre d'entre eux, à l'instar de Lakhdar Bouregâa et de Smaïl Chebili.
Devant la sûreté de wilaya, située à proximité de la place de L'Olivier, les manifestants ont transformé leur action en un rassemblement de soutien à Amirouche Kemour, qui avait été convoqué dans la matinée pour ses publications sur les réseaux sociaux. À noter que toujours dans matinée d'hier, plusieurs autres marches ont été initiées dans différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou pour maintenir la pression sur le pouvoir, qui continue à préparer l'élection du 12 décembre comme si le peuple n'existait pas et n'exprimait aucun rejet.
C'est le cas à Larbâa Nath Irathen, où la marche a vu la participation des membres de la famille d'un jeune grièvement blessé à l'?il par une balle en caoutchouc tirée par un policier lors des affrontements qui ont eu lieu samedi dernier dans cette localité. D'autres marches ont également été initiées dans les localités de Mâatkas, de Tizi Rached et de Tizi Gheniff, où les habitants se sont massivement mobilisés contre le maintien de la présidentielle.

Samir LESLOUS