L a ministre de l'Education nationale veut redonner au cycle primaire «ses lettres de noblesse».La refonte du système éducatif commence, selon elle, par des changements au niveau du cycle primaire. «72% des écoles que compte le pays relèvent de ce cycle, mais est-il logique que 10% des élèves qui entrent en 1re année échouent à passer en 2e année '» s'interrogeait-elle hier à Boumerdès, lors d'une allocution devant les directeurs et les inspecteurs du cycle primaire.Avant de parler des solutions, la ministre a dressé un tableau peu reluisant de la situation dans certaines écoles, citant le manque de propreté et d'entretien des espaces verts en raison du «manque de dynamisme et de motivations des directeurs».Comment changer cet état de fait ' «Ma réunion aujourd'hui avec les directeurs et les inspecteurs du primaire est essentielle pour moi. Les concernés sont le fer de lance de la refonte pédagogique», a-t-elle précisé lors de son intervention. Pour elle, le cycle primaire revêt une importance capitale dans la vie de l'élève, d'autant qu'«il est le plus long et lui laisse des souvenirs indélébiles».Mme Benghebrit affirme que «le rôle des directeurs et des inspecteurs est de motiver leurs équipes et de réunir les conditions nécessaires à l'épanouissement de l'apprenant, en veillant sur des choses simples sur lesquelles je suis obligée de revenir : la propreté et l'entretien de l'école, la création d'espaces verts».«Un peu de verdure ne coûte pas grand-chose. Nous attendons du directeur de l'école qu'il crée une synergie entre tous les acteurs, notamment les enseignants et les parents», a-t-elle recommandé, en soulignant qu'«il est anormal de trouver des écoles verdoyantes et d'autres en état de chantier permanent juste à côté».«Mon souhait est que l'élève étudie dans des classes agréables, qu'il ait des enseignants engagés et performants et qu'il puisse bénéficier de repas chauds et de chauffage. J'attends que vous assumiez aussi la formation et l'accompagnement des équipes pédagogiques et que vous soyez plus à l'écoute et en proximité avec les enseignants et les élèves.Car ce sont les pièces maîtresses dans le processus d'enseignement et d'apprentissage», a-t-elle enchaîné. L'oratrice rappelle qu'«il ne suffit pas de faire le diagnostic, mais de trouver les solutions».Invités à faire part de leurs préoccupations, de nombreux directeurs ont expliqué les problèmes susmentionnés par le fait que la gestion des écoles primaires dépend des APC.La plupart ont demandé leur rattachement au ministère de tutelle, au même titre que les CEM et les lycées.Dans ses réponses, la ministre a assuré qu'elle était prête à changer les choses, en précisant que «sans l'engagement, la mobilisation et la disponibilité de tous, on ne pourra rien faire».Selon elle, «le nombre d'observateurs et de gens qui nous critiquent dépasse le nombre du personnel de l'éducation». La ministre n'a pas manqué de faire appel aux associations de parents d'élèves qui, déplore-t-elle, sont inexistantes dans la quasi-totalité des écoles primaires. Le défi sera relevé avec l'implication de tous.«C'est avec vous tous que je veux le faire et c'est sur vous que je veux m'appuyer pour le faire. On a tous les moyens et les compétences pour que l'école algérienne soit un modèle à l'avenir», a-t-elle conclu, sous les applaudissements de l'assistance.
Posté Le : 09/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane Koubabi
Source : www.elwatan.com