Algérie

Mme Boudjemaâ tire la sonnette d'alarme



Mme Boudjemaâ tire la sonnette d'alarme
Les côtes algériennes ne sont pas à l'abri d'une marée noire importante, dont les conséquences pourraient être catastrophiques, a alerté, jeudi dernier à Alger, la ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Dalila Boudjemaâ, lors de la cérémonie d'installation du comité national Telbahr. Telbahr est, justement, un dispositif de lutte contre les pollutions accidentelles en mer par les hydrocarbures et les produits dangereux. Pour comprendre l'ampleur du danger, il est à signaler que « près de 80 millions de tonnes d'hydrocarbures transitent par les terminaux pétroliers algériens ». Plus de 300 navires marchands passent, chaque année, par nos côtes, chargés de 400 millions de tonnes d'hydrocarbures. Conséquence : « Ces dix dernières années il y a eu au moins 15 cas de pollutions accidentelles en mer le long des côtes algériennes, y compris des pollutions opérationnelles dans les ports ou à proximité de ceux-ci », a indiqué Mme Boudjemaâ. A titre d'exemples, le cas du naufrage, en 2003, du cargo Cougar au large de Tipasa avec 420 tonnes de fuel lourd déversés entraînant une pollution sur 12 km de côte, selon le document distribué lors de l'installation officielle du comité national Telbahr au siège du ministère. La même année, l'échouage du cargo Nestor C sur une plage de Jijel a entraîné l'évacuation des produits polluants avant son refoulement. Enfin, trois pétroliers ont échoué sur les plages de Skikda provoquant une pollution par les eaux de ballast sur une longueur de 5 km. Heureusement, ces cas ont été de « faibles ampleurs et ont été maitrisés avec les moyens disponibles », selon la ministre. Pour y faire face, le pays s'est doté d'un dispositif législatif dont la loi relative à la protection et à la valorisation du littoral, promulguée en septembre dernier, qui institue des « plans d'interventions d'urgence en cas de pollution ».En attente de financement pour l'intervention à tempsLe comité national Telbahr « est chargé de la préparation d'une feuille de route qui sera présentée au gouvernement dans le but d'obtenir des financements pour l'achat d'équipement afin d'intervenir là où il y aurait un accident », a précisé la ministre. Ce comité se réunira à partir de la semaine prochaine pour plancher sur cette feuille de route, a signalé un responsable au ministère. Il se déclinera par trois comités régionaux (Centre à Alger, Ouest à Oran et Est à Jijel) et 14 comités locaux (un par wilaya côtière). A l'échelle internationale, 50% des accidents en mer sont liés aux hydrocarbures dont 300 ont été enregistrés en Méditerranée, durant les 20 dernières années. Ces accidents ont coûté 1,1 milliard d'euros pour le cas du Prestige, 900 millions d'euros pour l'Erika et 26,5 milliards de dollars pour la fuite de la plateforme pétrolière Deepwater dans le golfe du Mexique, a rappelé la ministre sans donner le montant de la facture des cas en Algérie.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)