La commune de Mizrana, qui chevauche entre Dellys et Tigzirt, reste sans doute l’une des plus déshéritées de toute la wilaya de Tizi Ouzou. Tout ce qui a été épargné par le terrorisme islamiste qui a ravagé toutes les infrastructures de base a été, pour ainsi dire, rayé de la carte par le séisme du 21 mai dernier.
Aujourd’hui, cette commune située au cœur du massif forestier qui porte le même nom, souffre en silence et tous les cris de détresse que ne cesse de lancer la population s’évanouissent dans cette forêt qui cache une misère et un sinistre qui n’ont pas d’égal.
Il suffit de s’y rendre pour mesurer l’ampleur des dégâts occasionnés par la colère de la nature. C’est un véritable désastre. La mine défaite, les gens ne savent plus à quelle porte taper pour crier leur désarroi.
De nombreuses maisons, pour la plupart traditionnelles, se sont effondrées rendant, du coup, des familles entières SDF. Un grand nombre de ces familles est logé chez des proches. Quatre personnes ont trouvé la mort.
Deux sous les décombres, une par suicide après que sa maison eut été entièrement démolie, et une autre par arrêt cardiaque. “Notre commune était déjà sinistrée depuis que le monde est monde et le terrible séisme l’a achevée entièrement”, s’est exclamé un habitant du village Aït Saïd avant d’ajouter : “On ne comprend pas pourquoi Mizrana n’a pas été déclarée zone sinistrée.” Pour étayer ses dires, ce même interlocuteur n’est pas allé par quatre chemins.
Cette localité a, en effet, des limites territoriales avec des communes déclarées sinistrées, à savoir Tigzirt, Sidi Naâmane et Dellys. Le président de l’APC, quant à lui, s’est dit “outré et scandalisé par le traitement réservé par les pouvoirs publics à sa commune”. Aucun officiel n’a daigné la visiter hormis une délégation de l’APW qui s’est déplacée sur les lieux. Royalement ignorée, la population vit dans une détresse et une angoisse qui se conjuguent au quotidien. Hormis la cinquantaine de tentes distribuées à quelques sinistrés des différents villages — ce qui est de loin dérisoire —, aucune autre forme d’aide n’est parvenue aux sinistrés.
Les temps s’annoncent durs pour ces citoyens qui font face seuls au malheur qui a frappé leur ville. Mais ils ne comptent pas se laisser faire pour autant. Une concertation est engagée entre les différents comités de villages afin de trouver des solutions à cette terrible situation. Ils comptent, d’ailleurs, organiser des journées de protestation dans les jours à venir.
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Posté Le : 06/05/2020
Posté par : kabyle15
Ecrit par : Publié par Rédaction Nationale le 10-06-2003
Source : Liberte-algerie.com