Algérie

Mission accomplie pour Anouar Malek



Dans un entretien à Al Jazeera, l’ex-officier des services durant les années de braise, qui vient de passer 15 jours en Syrie, décrit au monde la guerre à huis clos que mène le régime d’Al Assad contre son peuple. De fait, cette mission d’observation est désormais totalement discréditée et avec elle ce «machin» de Ligue arabe qui prend eau de toutes parts. Toujours aussi truculent et percutant, Anouar Malek s’est fait un malin plaisir de parodier la mission à laquelle il a participé en Syrie. «J’ai présenté ma démission, car j’ai trouvé que je servais le régime (syrien). J’avais l’impression de donner à ce régime une plus grande chance de continuer à tuer et que je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher.» Il a donc fallu la présence d’un observateur algérien – en rupture de ban en plus – pour éventer publiquement la compromission de la Ligue arabe avec Damas. Tel un sous-marin, Anouar Malek désigné par la Fédération internationale des droits de l’homme et sans doute adoubé par Alger, a envoyé un uppercut foudroyant au régime d’Al Assad et à l’organisation de Nabil Al Arabi qui persiste dans son aveuglement.    Ce témoin gênant de la Ligue C’est que Anouar Malek n’est pas tombé de la dernière pluie. Cet ancien officier supérieur de l’armée algérienne n’est pas allé en Syrie pour faire du tourisme comme certains de ses collègues. Pendant 15 jours, il a eu le loisir de voir, entendre et sentir la grosse manipulation à laquelle il avait affaire. Au final, il s’est servi de ce cocktail pour confectionner sa bombe qu’il vient de faire exploser à la figure du régime syrien et la Ligue arabe. Et à ce jeu-là, Anouar Malek, auto-exilé en France depuis 2006, est redoutable. Le makhzen en connaît un bout pour lui avoir déroulé le tapis rouge au Maroc et dans les «territoires du sud» (Sahara occidental), avant que le journaliste ne lâche sa «grenade» sous forme d’un livre : Les services marocains et leur guerres secrètes contre l’Algérie. Ce voyage initiatique en terrain «ennemi» d’un ancien des services algériens, que leurs homologues marocains ont cru naïvement avoir retourné, lui a permis de révéler comment les moukhabarate de sa majesté liquidaient physiquement les soldats marocains qui refusent de tirer sur les Sahraouis. Ce livre-brûlot a ébranlé le palais qui s’est lancé alors dans une campagne anti Anouar Malek. Mais ce dernier a enfoncé le clou en publiant un long entretien avec un ex-officier des services marocains auquel il a tiré les vers du nez à Madrid.   Anouar Malek est aussi l’homme à l’origine des soucis de Bouguerra Soltani, l’accusant de torture en 2009. Revenu ces derniers temps à de meilleurs sentiments, Anouar Malek a fini par retirer sa plainte «pour barrer la route à ceux qui complotent contre l’Algérie del’intérieur». Ultime mission du sulfureux journaliste et écrivain ' Faire un «témoignage capital» au juge d’instruction français Marc Trévidic sur le massacre des moines de Tibhirine. Anouar Malek, qui était en poste dans cette région à l’époque des faits, entend «fermer le bec» à ceux qui mettent en cause l’armée algérienne. En attendant son retour annoncé en Algérie, il écume les plateaux des chaînes satellitaires arabes dont il est devenu la coqueluche grâce à sa faconde, son ton libre et ses critiques acerbes du pouvoir algérien et de ses réformes politiques… «cosmétiques». Mais en Syrie, c’est mission bien accomplie pour l’observateur Malek. 


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