Algérie

Mises à la rue par la force publique : Des retraitées de l'Epic Presco lancent un appel de détresse


Le sort de 12 anciennes fonctionnaires de l'Epic Presco se trouve entre les mains des autorités de la wilaya. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces éducatrices de la petite enfance, qui ont mis les plus belles années de leur vie au service de l'éducation, sont aujourd'hui menacées d'expulsion des logements de fonction qu'elles occupent depuis des lustres.Ni leur âge, puisqu'elles sont au soir de leur vie, ni leur situation de vulnérabilité, étant des femmes célibataires, n'ont suscité de compassion de la part des pouvoirs publics. Désormais, la machine infernale de l'administration s'est mise en branle, broyant tout sur son passage. Quatre de ces anciennes fonctionnaires de l'Epic, dont des directrices d'établissement, ont été mises à la rue.
Les autres attendent de subir le même sort. Entre-temps, elles sont entrées dans une longue et interminable expectative qui les a entraînées dans les abysses de la décrépitude et de la déchéance. Elles ont été, leur vie durant, aux commandes d'établissements éducatifs, pour sombrer aujourd'hui dans une véritable descente aux enfers. Ne sachant où aller, ces femmes, socialement très fragiles, lancent un appel de détresse au wali d'Alger pour les reloger au même titre que les citoyens et citoyennes qui ont bénéficié de logements.
«Nous sommes des laissées-pour-compte. Nous n'avons jusqu'ici bénéficié d'aucune aide, ni de logements. Les services de la wilaya peuvent faire une enquête sur nous. S'ils trouvent que nous avons bénéficié de quoi que ce soit, nous sommes prêtes à assumer notre entière responsabilité», lancent-elles. Nous avons approché l'actuel directeur de l'Epic Presco, M. Messar, pour avoir la version de l'administration.
«Il ne s'agit pas de logements de fonction, mais d'espaces pédagogiques transformés en logements. D'ailleurs, l'Epic n'a pas de logements proprement dits. Ces espaces ont été attribués à ces fonctionnaires sur la base de décisions d'attribution établies par le directeur d'alors. Or il s'avère, conformément à la réglementation, que le directeur n'est pas habilité à signer de telles décisions d'attribution.
Dans le but de récupérer ces espaces, nous avons entamé des procédures judiciaires. La justice s'est, au bout du compte, prononcée en faveur de l'Epic. Nous sommes donc en train de récupérer ces espaces pour renforcer le travail qui est le nôtre, à savoir la prise en charge de la petite enfance», confie-t-il.
En tout état de cause, même si ces espaces doivent êtres récupérés pour le bon fonctionnement de l'Epic, il n'en demeure pas moins qu'il est inacceptable de mettre à la rue des femmes sans famille. «Nos petites paies et maintenant nos pensions de retraite ne nous permettent pas l'acquisition d'un logement. En somme, nous ne rentrons dans aucune catégorie, ni le LPP, ni l'AADL.
Quant au logement social, cela fait longtemps que nous en avons formulé la demande, en vain», déplorent-elles. Et de conclure : «Notre seul espoir est de faire partie de la prochaine opération de relogement qui sera lancée par la wilaya. Notre vie et notre avenir en dépendent».
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