Algérie

Misère et appréhensions sur les quais



La production du poisson connait une nette décroissance, ces dernières années à Jijel. «Les marins pêcheurs sont réduits à la misère, à la précarité ; leur travail ne leur rapporte plus rien, certains n'ont rien ramené dans leurs filets depuis sept mois, comment vont-ils survivre '», révèlent les gens du métier au port de Boudis.Une situation de crise vécue depuis des années déjà. Elle devient plus dure à supporter. A chaque visite d'un officiel, les pêcheurs se précipitent pour lui exposer leur situation, mais les solutions ne viennent pas. Du tarissement des espèces, notamment le petit poisson bleu, à la surpêche, en passant par la pollution et le bouclage des Oueds, qui ne déversent plus rien en mer, à cause des barrages érigés à l'Oued El Kebir, Kissir, El Agram et ailleurs, les causes de cette crise sont multiples. Sur les quais du port de pêche de Boudis, on laisse éclater sa colère face à ces bateaux qui s'adonnent à la pêche illégale. Une pratique, vécue tel un massacre, et qui revient dans les arguments avancés pour annoncer la faillite d'un secteur qu'on dit agonisant.On évoque ainsi des filets libérés dans les fonds marins, où il est interdit de pêcher durant la période de repos biologique, qui s'étale de la fin du mois d'avril à septembre. La situation telle que soulevée appelle à des mesures pour endiguer ces pratiques nuisibles à un secteur en difficulté. Au port de Ziama Mansouriah, comme à Boudis, les cris de détresse sont les mêmes. Chacun y va de son argument pour dénoncer une situation calamiteuse. Il faut savoir que la flottille de pêche à Jijel se compose de 16 chalutiers, 46 sardiniers et 76 petits métiers. Les plaisanciers, dont certains sont accusés de s'adonner à la pêche illégale, sont au nombre de 234.Pendant ce temps, la sardine, qui se fait de plus en plus rare, est inabordable pour le commun des consommateurs. Ne descendant plus sous la barre des 500 DA le kilo, le poisson bleu est désormais un produit de luxe. Quant au poisson blanc, il est réservé à une catégorie de nantis. L'investissement dans le secteur aquacole, avec le lancement de certains projets, sauvera-t-il le secteur de la pêche à Jijel, jadis, terre du poisson et des bonnes pratiques culinaires à base des produits de pêche '




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