Le peuple algérien célèbrera, en juillet prochain, le cinquantième anniversaire de la conquête de son Indépendance. Il y a un demi-siècle, se terminait victorieusement, au prix de lourdes pertes en vies humaines et en destructions, la dure Guerre de Libération, qu'il a menée pendant près de huit années, contre la domination coloniale française, vieille de cent-trente-deux ans.Aujourd'hui, seule une petite minorité d'Algériens a vécu sous l'emprise coloniale et a connu la période de la guerre d'indépendance. De nouvelles générations, héritières de ce passé, à la fois douloureux et héroïque, s'interrogent sur les voies à prendre pour poursuivre l''uvre entreprise en Novembre 1954 et visant à faire de l'Algérie un Etat national souverain et moderne.Par ailleurs, cette célébration se tient dans un contexte national, régional et mondial complexe, où des voix s'élèvent qui prônent l'abandon de l'ambition nationale, souveraine, démocratique et sociale qui a valu à notre peuple ses succès, au cours des cinquante années d'indépendance. Ces voix prennent argument des déficits, des carences, des faiblesses, des erreurs qui ont contrarié le processus de libération anticoloniale et qui affectent encore le processus d'émancipation postcoloniale. Certaines le font au nom d'une modernité abstraite ; d'autres au nom d'une tradition fantasmée, qui inhibe les potentiels de modernisation et de progrès. Ces deux tendances prétendent qu'on ne peut que se soumettre aux logiques économiques et stratégiques de la mondialisation néolibérale. Elles apportent ainsi un soutien objectif aux entreprises néocoloniales qui se déploient, notamment, dans la région arabo-africaine à laquelle appartient l'Algérie.Au plan des idées, deux thèmes sont développés et martelés, depuis quelques années : le premier vise à délégitimer le combat mené par les peuples colonisés, dont le nôtre, pour leur libération et leur indépendance ; le second s'emploie à dévaloriser et à condamner sans appel les efforts menés pour la construction nationale postcoloniale. Dans un tel contexte et face à de tels défis, la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance algérienne se présente comme l'occasion d'un grand débat d'idées pour restituer la réalité des faits, face aux déformations idéologiques et aux entreprises médiatiques intéressées. Certes, le processus historique de libération et d'émancipation nationale et sociale n'a pas été dépourvu d'erreurs, de faiblesses, voire de dévoiements. Pour autant, ceux-ci ne doivent pas occulter le courage, la lucidité, le sens du sacrifice, la ténacité, les réalisations qui ont donné à ce processus historique sa valeur d'exemple pour de nombreux autres peuples.Quoi qu'il en soit, une exigence critique radicale, qui évite anachronismes et approches partielles, s'impose dans la recherche de restitution historique. Ces quelques considérations ne constituent pas, à proprement parler, un argumentaire pour un colloque, elles donnent seulement la perspective générale proposée pour la rencontre qu'organisent le Cnrpah et le quotidien la Tribune et qui se tiendra les 1er, 2 et 3 juillet, à la Bibliothèque nationale du Hamma, à Alger. Des interventions d'universitaires, de chercheurs, d'hommes de presse, d'hommes de lettres et de témoins sont attendues. Elles permettront d'aborder les diverses phases d'un processus et d'une situation dont seule une saisie globale peut éclairer les significations.
Le Comité scientifique de la rencontre
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Posté Le : 29/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com