Mise en garde d’un scientifique britannique

Une intervention en Iran sera catastrophique Une intervention militaire contre les infrastructures nucléaires de l’Iran pourrait se retourner contre ses auteurs en renforçant la détermination de Téhéran à accéder au club des puissances nucléaires et en accentuant l’hostilité contre l’Occident, estime un chercheur britannique dans un rapport. L’auteur de ce rapport, le Britannique Frank Barnaby, chercheur en physique nucléaire et expert en armement, estime en outre que des frappes militaires seraient sans doute impuissantes à causer des dégâts importants aux sites nucléaires iraniens. «Dans la foulée d’une frappe militaire, si l’Iran consacrait un effort et des ressources maximaux à la fabrication d’une bombe atomique, il pourrait y parvenir dans un délai relativement court (...) et dans un contexte d’hostilité qui se serait accrue de façon incalculable», affirme l’auteur de l’étude intitulée «Des frappes aériennes fonctionneraient-elles?». Frank Barnaby appelle à une relance conséquente des initiatives diplomatiques pour tenter de sortir de la crise avec l’Iran, qui a refusé de se conformer aux exigences des Nations unies sur la suspension de ses activités d’enrichissement de l’uranium. Washington a réaffirmé que toutes les options étaient envisageables pour faire face aux ambitions nucléaires de l’Iran, qui affirme de son côté ne vouloir accéder qu’à la maîtrise de l’énergie nucléaire civile. Pour Barnaby, il est probable que la République islamique se soit dotée de sites de recherches souterrains ainsi que de «cibles leurres», de fausses installations ressemblant à des sites atomiques et visant à déjouer la surveillance par satellite du territoire iranien, ce qui compliquerait davantage le problème. M. Barnaby juge qu’un bombardement de l’Iran cimenterait la population derrière son gouvernement, qui serait ainsi légitimé par la base «pour fabriquer rapidement une arme atomique». Hans Blix, qui dirigeait l’ex-mission d’inspection en armement de l’Onu en Irak, a apporté son soutien aux conclusions du professeur Barnaby, exhortant Washington et ses alliés à tirer les leçons de l’expérience irakienne.