Algérie

Mise en danger d'autrui



Mise en danger d'autrui
Les policiers ont décidé de faire grève hier. Une grève sans préavis et sans syndicat car la loi ne le leur permet pas. Dans tous les pays du monde, les policiers ne peuvent faire grève. La raison en est simple, leurs missions sont de protéger les personnes et les biens. Leur absence met en danger les honnêtes gens et ce fait est d'une gravité extrême.Que les policiers aient des revendications socioprofessionnelles, cela est normal. Qu'ils estiment devoir manifester pour faire aboutir leurs revendications, cela est compréhensible. Qu'ils estiment avoir le droit de choisir leurs responsables hiérarchiques, cela devient difficilement admissible. Mais qu'ils estiment avoir le droit de cesser d'accomplir leur mission première, cela est inadmissible.Dans certaines régions du pays, de petites bandes de voyous se sont senties pousser des ailes et se sont mis à brigander des voyageurs. Le métro d'Alger n'avait plus de protection. Les automobilistes étaient heureux de voir les barrages de police disparaître. Mais, cette liberté de circulation a profité également aux terroristes et autres malfrats. Des écoles ont fermé leurs portes car elles ne pouvaient être certaines de la sécurité des enfants. Ce grave précédent est intolérable pour ceux qui ont eu à subir des atteintes à leur personne et à leurs biens.Il aura manqué à ce mouvement de protestation ce petit je ne sais quoi qui l'aurait rendu sympathique. Une manifestation de flics, c'est bien ! Mais une grève de la police et des abandons de postes sont intolérables. Quels que soient les torts de la hiérarchie, la mise en danger d'autrui est un délit que la loi réprime.Les policiers ont peut être raison d'être en colère. Le gouvernement les a entendus comme il a écouté leurs revendications. Certaines sont en passe d'être satisfaites. La plus importante est que leur soit reconnu le droit de créer un syndicat pour que les voies du dialogue social puissent exister dans ce corps à l'instar de ce qui se fait dans les pays développés. La création d'un syndicat ne signifie pas le droit à la grève générale.Cette action de protestation aura des effets durables sur la société en général et sur le corps de la police en particulier. La confiance ne sera plus de même nature entre les policiers et leur hiérarchie. Le travail du maintien de l'ordre sera un peu plus difficile car les revendications n'ont pas été que sociales.Ceux qui ont choisi d'être policiers connaissaient les risques du métier particulièrement dans un pays où le terrorisme et les émeutes existent. Une grève du zèle n'est pas tolérable et ne peut l'être de la part d'un corps constitué.A. E.




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