Algérie

Mise en conformité des constructions: Seules 10% des demandes traitées



Mise en conformité des constructions: Seules 10% des demandes traitées
La Journée mondiale de l'habitat, célébrée le premier lundi d'octobre de chaque année, censée inciter à la réflexion sur l'état de nos villes et sur le droit fondamental à un logement adéquat, est malheureusement passée inaperçue en Algérie, alors que ce secteur se développe depuis plus de deux décennies dans une véritable anarchie, que même les pouvoirs publics n'ont pu organiser.
Rien qu'à voir les bâtisses et constructions inachevées partout dans le pays, on prend conscience que notre patrimoine architectural n'a aucun cachet qui le distingue. Bien au contraire, on a l'impression que nos villes ressemblent à un grand chantier, dont la réalisation tarde à prendre fin. Pour mettre fin à ce désordre, les autorités ont mis place une série de mesures notamment juridiques, dont la loi 08-15 du 20 juillet 2008 sur la mise en conformité des constructions inachevées qui a révélé de nombreux dysfonctionnements dans l'acte de bâtir. L'anarchie architecturale que le pays subit depuis des années, a fini par engendrer un bâti hideux. Contacté par nos soins, le président du Conseil national des experts architectes, Abdelhamid Boudaoued, a estimé qu'il est «temps de mettre un terme à ces constructions qui ont contribution à la dégradation environnementale de l'Algérie» interpellant le ministère de l'Habitat et de l'Environnement, pour prendre leurs responsabilités. Boudaoued a révélé que les demandes de régularisation «remontant à 5 ou 6 ans sont restées sans réponse à ce jour». Selon lui, «l'Algérie compte plus de 1 200 000 bâtisses non achevées. Seulement 200 000 dossiers de régularisation ont été déposés auprès des services concernés. Et 10% ont obtenu des réponses, le reste sont toujours en stand-by», s'est-il inquiété. Boudaoued a expliqué à ce propos que la loi 08-15 stipule que les réponses aux demandes doivent être apportées, dans un délai de trois mois après le dépôt de la demande. Cette loi qui devait expirer en 2016, a été prolongée à une date non encore déterminée, en raison de la difficulté de traiter tous les dossiers. Dans ce cas, notre interlocuteur estime nécessaire que les autorités concernées communiquent un bilan sur les régularisations des cinq dernières années. Selon lui, l'opération est très délicate à réaliser, vu l'inexistence de statistiques précises sur les biens inachevées. L'expert estime que les dossiers doivent être traités au cas par cas. L'article 6 de la loi 04-05 du 15 août 2004 stipule que le président de l'APC ainsi que ces agents doivent visiter les constructions en cours, procéder aux vérifications qu'ils jugent utiles et se faire communiquer, à tout moment, les documents techniques se rapportant à la construction. Boudaoued a souligné qu'un reportage photographique et un rapport sont réalisés par un architecte agréé et assermenté, Il a dénoncé que «de simples agents de l'APC remettent en cause ce travail». Il propose alors que chaque APC recense les bâtisses concernées par la loi 08-15 et incite et sensibilise les concernés à bénéficier d'une régularisation.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)