Algérie

Mise au point de l'ambassade de Russie à Alger



Monsieur le Directeur de la publication-Gérant, vu la publication, le 25 février, par l'édition que vous dirigez, du contenu de la conférence de presse de l'ambassadeur d'Ukraine à Alger, M. Subkh, nous voudrions remarquer ce qui suit. Nous avons été étonnés et déçus de voir qu'une telle grande et honorable édition a publié un article si déséquilibré et russophobe qui, à notre avis, n'aurait pas pu paraître dans un pays lié depuis de nombreuses années avec la Russie par l'amitié et la coopération qui ont atteint le niveau du partenariat stratégique. Nous avons le plus grand respect pour le professionnalisme des journalistes algériens ainsi que pour un des acquis principaux associés aux sociétés démocratiques : la liberté d'expression. Néanmoins, nous avons le regret de constater que parfois l'aspiration à publier des contenus le plus vite possible sans vérifier ce que des représentants de certains pays essaient de vendre en guise de vérité engendre des pasquinades, comme celle qui a été publiée le 25 février.Nous sommes en présence d'une complicité de la déformation de la réalité, de la diffusion de l'information défaillante, déficiente et politisée. Tout cela transforme immédiatement un tel ou tel mass media en porte-parole de la propagande et lui retire le droit de s'appeler une source indépendante d'information.
Il semblerait que dans son article le journaliste savoure les mots "l'agression russe", "l'annexion de la Crimée", "le mépris pour les droits des Tatars de Crimée", "la violation du droit international", sans se donner la peine d'analyser les changements positifs qui se produisent aujourd'hui dans la vie de tous les peuples qui habitent en Crimée russe, ni de comparer tout simplement le niveau de vie de la population de la Crimée, avant et après le référendum qui a donné la réponse sans équivoque à la question de savoir où et avec qui les habitants de la Crimée veulent vivre. Les "demandes" adressées à la Russie d'appliquer les accords sur le Donbass, où les autorités ukrainiennes continuent à mener une lutte méthodique contre leurs propres citoyens, sont citées. Tout d'abord, les autorités ukrainiennes les ont nommés "terroristes" à cause de leur refus d'accepter le changement inconstitutionnel du pouvoir suite à la "révolution de Maïdan" ainsi que le déchaînement des sentiments nazis et ont entamé "une opération antiterroriste". Ensuite, Kiev a imposé un blocus économique et financier, aussi bien énergétique que routier de cette région. En même temps, les radicaux à Kiev continuent à appeler au "règlement des comptes" immédiat avec la population locale, "après la libération" du Donbass. Nous savons très bien où de tels "règlements de comptes" mènent, à en juger par la tragédie du 2 mai 2014 à Odessa, où les éléments fascisants radicaux ont brûlé vives plus de cent personnes dans la Maison des Syndicats.
Il est à rappeler que le 12 février a marqué le 5e anniversaire de la signature du "Paquet de mesures en vue de l'application des accords de Minsk", qui a été approuvé par la résolution 2202 du CS de l'ONU et représente la seule base du règlement du conflit au Donbass. Aucun de ces points n'a été complètement appliqué jusque-là. Les tentatives de Kiev entreprises à cet égard d'imputer tous les échecs à la Russie et de la faire passer pour une "partie du conflit" font partie de la politique visée au retardement du règlement et à la préservation du foyer de tension au Donbass. Les autorités ukrainiennes ne se sont pas donné la peine pendant ces années de comprendre que ce sont l'Ukraine et les Républiques de Donbass, pas la Russie et l'Ukraine, qui sont les parties aux accords de Minsk.
Kiev apprend bien de ses mentors occidentaux les règles des doubles standards quand les valeurs démocratiques sont sacrifiées au nom des avantages politiques immédiats et les intérêts et les droits des citoyens sont affectés. D'abord, les autorités ukrainiennes signent les accords de Minsk qui garantissent un statut spécial, l'amnistie, la levée du blocus et l'autodétermination linguistiques à certaines régions de l'oblast de Donetsk et de l'oblast de Louhansk, puis sabotent leur mise en œuvre. Ce n'est pas un secret que lors du sommet du "Format Normandie" en décembre 2019 à Paris la délégation ukrainienne a "ouvert" des dispositions convenues concernant l'interposition des forces et du matériel tout au long de la ligne de contact. Cela n'a pas été fait, notamment, sans influence extérieure.
Quelqu'un ne veut pas du tout l'application des accords de Minsk. Il est évident que le maintien de ce conflit dans une certaine phase contrôlée correspond géopolitiquement aux intérêts de l'Occident.Il est très regrettable que votre édition reproduise les appels de l'ambassadeur ukrainien à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie. Est-il possible que cela corresponde à la position officielle de l'Algérie à cet égard ' Quelqu'un peut-il croire que les sanctions unilatérales dont les gens ordinaires souffrent surtout soient un instrument utile et efficace dans les relations internationales modernes ' Nous sommes convaincus que les solutions à tous les problèmes internationaux seront trouvées autour de la table des négociations. D'autant qu'il est évident aujourd'hui que les événements de l'Euromaïdan 2014 n'ont donné rien de bon à l'Ukraine et ont juste aggravé les problèmes existants. Pour les résoudre, il est nécessaire de renoncer à la lutte contre les ennemis inventés et d'engager un processus de la création. Surtout que les Russes et les Ukrainiens ont les mêmes racines historiques. En fait, c'est un seul peuple. Si Kiev continue la politique actuelle de confrontation, le pays risque une autodestruction inévitable.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, les assurances de ma haute considération. Je vous prie de publier cette lettre dans le prochain numéro de votre édition.

S. E. l'Ambassadeur, Igor Beliaev


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