Monsieur Sadi,
C'est avec intérêt que j'ai lu votre discours, dans l'article du quotidien Liberté, daté du 22/08/2020 et intitulé "La révolution de février à l'épreuve de la Soummam". C'est ainsi que j'ai pu découvrir vos propos choquants et insultants concernant mon père, le défunt colonel Mohamed lazourene, dit Vrirouche. Je me permets donc de faire valoir mon droit de réponse à ce propos.
Tout d'abord, s'il est naturel et important de soulever le débat, dans une Algérie qui se cherche encore sur les plans historique, culturel et politique, il est tout aussi important de le faire en y mettant la forme qu'il faut. En effet, lorsqu'il est question de parler d'une figure historique de la Révolution telle que Vrirouche, la moindre des choses est de le faire en montrant du respect.
Or, dans votre article, vous vous permettez d'utiliser des termes graves et potentiellement lourds de conséquences, en parlant de trahison et de "syndrome Vrirouche". Sans compter que vous suggérez, de manière tendancieuse, que mon défunt père se trouve être à l'origine des maux de l'Algérie d'aujourd'hui, ce qui constitue un parti pris mensonger et dangereux.
Ensuite, la critique, s'il doit y en avoir une, doit provenir d'une personne légitime, ayant assisté aux faits ou ayant eu écho des faits à travers des sources fiables. Or, au vu de votre relatif jeune âge, je doute que vous ayez participé,
M. Sadi, aux Congrès de la Soummam puis de Tripoli ; et en termes de sources, vous n'en citez aucune lorsque vous abordez des sujets aussi importants, ce qui fait de votre discours une banale discussion de café sans aucune crédibilité. Malgré cela, je me vois dans l'obligation de vous répondre, ne pouvant laisser le nom de mon défunt père être traîné dans la boue de la sorte.
Par ailleurs, je vous suggère de vous renseigner un peu plus sur l'histoire d'Algérie, et en particulier sur celle du défunt colonel lazourene. Car les valeurs, les principes et le nationalisme de ce dernier ne sont pas à prouver, puisque les faits historiques sont là pour en témoigner. En effet, il semble opportun de vous rappeler que Vrirouche a été grandement impliqué dans la guerre de Libération nationale, commençant la préparation de celle-ci dès 1942, lorsqu'il activait en tant que militant au sein du Parti politique algérien (PPA).
Il a, par la suite, été à l'origine de nombreux faits d'armes, notamment la mise en place de l'opération Oiseau bleu, qui prit l'ennemi français au dépourvu et donna une véritable bouffée d'oxygène au mouvement de libération dans la Wilaya III. Tout cela au prix d'énormes sacrifices, tant au niveau de sa vie de famille que de sa santé et de ses biens.
Entendons-nous bien, il n'est pas question, ici, de faire la biographie de mon défunt père ; il s'agit uniquement d'exposer quelques faits qui rappellent à quel point il tenait à l'indépendance de l'Algérie et n'était, en aucun cas, motivé par des questions régionalistes, tribales, politiciennes ou encore d'ordre personnel. D'ailleurs, son choix de vote, lors du dernier congrès du CNRA à Tripoli, n'a été dicté que par cette logique nationaliste.
S'il a, en effet, été mandaté pour ce vote par les chefs militaires de la Wilaya Ill et a voté pour le groupe de Ben Bella, c'est avant tout parce qu'il était convaincu du bien-fondé de cette action pour l'unité de la future nation algérienne et de son armée de libération. Vrirouche a donc uniquement fait le choix d'un groupe d'Algériens au détriment d'un autre groupe d'Algériens, sans aucune considération régionaliste, tribale ou personnelle, encore une fois.
Aussi, M. Sadi, je me demande sur quoi vous vous appuyez pour affirmer que les mandants en question avaient donné une consigne de vote pour la liste de Krim Belkacem. En tant que fils du principal concerné, je n'ai jamais eu vent de cela ni de sa part ni des nombreux combattants qui l'ont côtoyé. Vous devriez avoir la convenance de citer au moins une source lorsque vous parlez de faits aussi importants.
À défaut, votre propos est donc nul et non avenu. En outre, lorsque vous dites que les Wilayas III et IV se sont dressées, les armes à la main, pour barrer la route à Ben Bella, je me permets de vous contredire. En effet, la présence des troupes de la Wilaya III dans la capitale, à l'indépendance, n'avait pas pour but de barrer la route à qui que ce soit mais, au contraire, de préserver l'unité nationale.
D'ailleurs, le lieutenant Si Ali Amgoud, qui est encore en vie, assure qu'il faisait partie d'un bataillon envoyé par le Colonel Mohand Ouelhadj, alors chef de la Wilaya Ill, vers Alger, pour éviter une effusion de sang entre les troupes de la Wilaya IV et les groupes armés de La Casbah d'Alger.
M. MOULOUD IAZOURENE,
FILS DU DEFUNT COLONEL MOHAMED IAZOURENE, DIT VRIROUCHE
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Posté Le : 09/09/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com