Algérie

Mise à niveau des PME Un bilan «mi-figue, mi-raisin»



Le bilan établi, hier, aussi bien par le ministre de la PME et de l'Artisanat que par les partenaires européens en charge de la mise à niveau des entreprises privées algériennes, est plutôt positif. Au cours d'une rencontre organisée au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST) à Ben-Aknoun (Alger) le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, a affirmé que la mise à niveau des entreprises industrielles privées, en Algérie, est devenu aujourd'hui, une réalité concrète et «traduit la prise de conscience des chefs d'entreprise que le chemin de la croissance s'inscrit dans une démarche permanente et volontaire d'améliorer leur compétitivité». Il demeure, cependant, que sur les 2.150 entreprises de productions industrielles concernées, seulement 445 sont réellement entrées dans le processus de mise à niveau tel qu'initié par l'Euro Développement PME (EDP) à travers un premier programme qui s'est étalé sur plusieurs années, a fait savoir Michel Delattre, responsable PME/EDPme. Le principal, a déclaré Olivier de Velp, directeur de l'EDPme, ce n'est pas tant le nombre d'entreprises qui ont été mises à niveau et suivi totalement le programme, mais la nouvelle culture de gestion ancrée, selon lui, dans l'esprit des responsables de ses entreprises. «Le succès réside dans le changement des pratiques des managers algériens», a-t-il soutenu en plaidant pour une «harmonisation de la culture algérienne avec le goût du management». Même optimisme de la part du chef de la délégation de la commission européenne en Algérie, M. Wolfgang Plasa. Le remplaçant de Guerrato qui soulignera, au cours de sa courte intervention, que la mise à niveau des PME en Algérie est capitale, a déclaré que le «programme est réussi». Il rappellera, en outre, que l'Union européenne a consacré quelque 55 millions d'euros au programme de mise à niveau dans le but, dit-il, de permettre à l'Algérie de sortir, peu à peu, de sa dépendance des hydrocarbures. Le diplomate européen annoncera dans le même sillage que le deuxième programme est en phase d'être lancé. Intervenant en marge de la rencontre, M. Benbada a révélé, par ailleurs, que dès 2008 plus de 5.000 PME seront concernées par le nouveau programme national de mise à niveau et qui sera élargi, explique-t-il aux PME de service et de l'artisanat. D'après le ministre, le deuxième volet du programme de mise à niveau portera sur la maîtrise des nouvelles technologies de l'information (TIC). Il rappellera, à ce sujet, qu'une étude a été réalisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) pour le compte de son département. Selon cette étude, le taux atteint par l'indice global de pénétration (IGP) des TIC au sein des PME est de l'ordre de 31,89% et ce, à l'échelle nationale. Concernant les actions qui n'ont pas été réalisées dans le cadre du premier programme de mise à niveau qui s'achève en décembre 2007, le ministre de la PME et de l'Artisanat a indiqué que «les actions qui n'ont pas été exécutées lors de ce programme vont se poursuivre en 2008», en expliquant que dans l'avenant il y a une possibilité de rallonger d'une année, notamment, la couverture financière qui appuie le dispositif du FGAR (Fonds de garantie aux crédits des PME). Il faut savoir, enfin, que sur les 685 PME qui ont reçu, soit un diagnostic, soit un pré-diagnostic, 61 ont refusé d'entamer une action de mise à niveau et n'ont pas dépassé le stade du diagnostic alors que 179 ont préféré abandonner juste après le pré-diagnostic. Les raisons majeures résident, expliquait hier Michel Delattre, dans la «réticence du chef d'entreprise à continuer», «Absence d'interlocuteur valable au sein de la PME pour mettre en place la première action» et enfin «difficultés financières des entreprises» qui devaient s'acquitter de 20% du coût de la mise à niveau de sa société.


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