Algérie

Mise à l'écart des appels d'offres: La SNVI accuse



Le président-directeur général de la société nationale de véhicules industriels, Mokhtar Chehloul, a fustigé, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, les clients nationaux qui «boudent nos produits et optent pour d'autres de même performance importés notamment d'Europe». «A l'exception de certaines institutions, telles les ministères de la Défense et de l'Intérieur et tout dernièrement la direction des Oeuvres universitaires qui optent pour les camions et les véhicules de transport collectifs SNVI, les autres clients boudent cette dernière au point où depuis 1980 et par rapport au développement rapide de la demande nationale, ses parts de marché ont régressé de 40 à 25%». Selon M. Chehloul, cette situation ne peut nullement s'expliquer par le rapport qualité/prix du fait que si pour le camion, il se vend très bien et la SNVI n'a aucun souci pour le commercialiser, en revanche pour les autres moyens de transport en commun (autocars, autobus et autres), aucune raison ne peut justifier le fait que des clients potentiels s'en détournent du fait que ni le rapport qualité/prix, ni encore moins, la fiabilité des produits, ne peuvent être évoqués. Le premier gestionnaire de la SNVI a également affirmé dans ce contexte qu'«il s'agit d'une pure élimination de la SNVI, lors de la soumission aux appels d'offres». A ce sujet, le responsable a remis en cause le fait que l'élément écart technologique est mis en avant pour mettre hors course la SNVI, alors que l'entreprise possède des capacités d'expertise lui permettant de répondre favorablement à une grande part de la demande nationale. Dans ce contexte, l'invité de la rédaction de la Chaîne III a précisé que, concernant les capacités de production de son entreprise, elles sont estimées annuellement, à 1.000 minibus, 800 autocars et autobus et environ 1.500 camions, en plus d'autres équipements spéciaux tels les remorques et les porte-engins. Sur l'état actuel du plan de charge de son entreprise, M. Chehloul a précisé que «si ce n'était le marché conclu avec l'ONOU, portant sur 300 véhicules de transport de plus de 100 places destinés pour le transport universitaire, et dont les premiers seront livrés très prochainement, l'inquiétude se serait installée et l'entreprise serait dans une mauvaise passe et il est incompréhensible que de gros clients institutionnels ou autres se détournent de nos produits très concurrentiels et très adaptés». A une question relative aux moyens dont dispose la SNVI pour répondre à la demande nationale, M. Chehloul a estimé que «les capacités de production peuvent atteindre les 2.000 unités par an et que cela peut satisfaire une grande part du marché national». Le P-DG a reconnu que pour le camion, les capacités de son entreprise demeurent limitées en raison, notamment, de l'absence d'investissements depuis les années 80 et que, par conséquent, l'entreprise a besoin d'une mise à niveau. Tous ces facteurs ont causé un préjudice à l'entreprise appelée à évoluer. Ainsi et devant s'inscrire dans une logique d'économie de marché, la SNVI est victime d'une démarche contradictoire qui prône, d'une part, de booster les moyens de production nationale et de l'autre, d'un comportement causant le rétrécissement de son champ d'action. Le premier gestionnaire de cette entreprise estime qu'un plan de redressement devient une nécessité absolue. Cette option a reçu un écho favorable de la part des responsables concernés. M. Chehloul notera, par ailleurs, qu'au plan de la préservation de l'environnement, nombreux sont les produits importés qui ne répondent nullement à cet impératif et démontrent que le plan mis en place pour préserver l'outil de production nationale n'a pas atteint l'objectif assigné et les répercussions se font déjà sentir, à l'instar du complexe des tracteurs agricoles de Constantine qui peine à vendre son stock de tracteurs évalué à 1.500 unités. Chehloul n'ira pas avec le dos de la cuillère en affirmant que «si les partenaires potentiels des entreprises nationales optent pour les fournisseurs étrangers, c'est parce qu'ils bénéficient de plusieurs facilitations». Mais dans l'immédiat, si aucune alternative n'est trouvée, ce sont près de 8.000 travailleurs, réalisant un chiffre d'affaires de 2 milliards de DA, en plus d'un réseau de quelque 400 petites entreprises de sous-traitance, qui sont menacées.


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