Une semaine après sa mise en circulation officielle dans les circuits
bancaires, le nouveau billet de 2.000 dinars se fait encore désirer. Trop rares
sont les personnes pouvant prétendre aujourd'hui l'avoir eu entre les mains ou
vu de près. Pourtant, les banques primaires publiques et privées, ainsi que les
bureaux de poste ont été fournis durant cette semaine en coupures de ce nouveau
billet par la Banque
d'Algérie, et ce depuis sa mise en circulation officielle intervenue le 28
avril dernier. Pour beaucoup de citoyens, le seul contact qu'ils ont eu avec ce
nouveau billet, c'est à travers les images diffusées à la télévision ou
publiées sur les journaux nationaux à l'occasion de sa présentation à la presse
le 25 avril dernier.
Les salariés du secteur public et privé notamment avaient espéré le voir
de plus près assez rapidement, vu que la date de sa mise en circulation avait
coïncidé avec la fin du mois, période durant laquelle une
large frange d'employés perçoit son salaire auprès des banques. Pour tenter de
comprendre le pourquoi de cette «absence du billet bleu» ressentie aussi bien
par les citoyens ordinaires que par des entreprises du secteur privé, nous
avons essayé de nous rapprocher de plusieurs agences bancaires sur la place
d'Oran. La réponse est quasiment la même: «Pour ce type d'informations, adressez-vous
à la Banque
d'Algérie.» Chose qu'on a évidemment faite, mais là aussi, on nous demande
«gentiment » de prendre plutôt contact avec la Direction de la
communication de la Banque
d'Algérie. A Alger, bien sûr, comme en témoigne le numéro de «téléphone» qu'on
nous a fourni. Un numéro qui s'avèrera finalement être un fax.
Cependant, des banquiers et des
experts bien au fait des circuits bancaires ont bien accepté de nous livrer
leurs visions sur le sujet. Certains ont expliqué cette «rareté momentanée» du
nouveau billet par le fait de sa mise en circulation «relativement récente.» En
effet, soutiennent-ils, «le flux de liquidité dans la sphère monétaire est tenu
par des normes et des règles. Au même titre que les banques soient tenues au
delà d'un certain seuil de reverser leurs surliquidités à la Banque d'Algérie, elles
sont également soumises à se conformer à des normes strictes pour formuler des
appels de fonds auprès de la
Banque d'Algérie. » C'est ce qui expliquerait, selon ces
mêmes sources, le fait que certaines banques primaires n'ont pas effectué
récemment d'appels de fonds pour pourvoir recevoir le nouveau billet de 2.000
dinars.
L'autre explication avancée par d'autres banquiers soutient en revanche
que si le nouveau billet de 2.000 DA reste encore rare, c'est parce que «les
quantités de cette nouvelle coupure distribuées jusque-là par la Banque Centrale à
ses succursales au niveau des wilayas, restent encore largement en deçà des
attentes». Ceci dit, précisent-ils, «l'injection de nouvelles sommes en
coupures de 2.000 dinars devra se poursuivre d'une manière graduelle, durant
les jours à venir ». Tout le monde semble ainsi d'accord pour dire «qu'il faut
encore plus de temps pour arriver à une large disponibilité du nouveau billet
de 2.000 dinars».
Pour rappel, le billet de 2.000
dinars a été créé en vertu d'une décision prise le 24 mars 2011 par le Conseil
de la monnaie et du crédit de la
Banque d'Algérie (BA). Il a fait l'objet de deux règlements, signés
par le gouverneur de la BA
Mohamed Laksaci, publiés au Journal
officiel le 27 mars, définissant ses caractéristiques générales et les normes
de sécurité. La coupure, de 160
mm x 71,7
mm, est reconnaissable notamment à sa couleur bleu-verdâtre. Les principaux thèmes retenus sont: la
science, la technologie et le développement endogène. Ainsi, le billet comporte,
au recto, un amphithéâtre et un laboratoire ; au verso, un ensemble immobilier,
entre autres.
Cette nouvelle émission va permettre, selon ses initiateurs, d'augmenter
l'offre de la monnaie fiduciaire (billets et pièces) et d'enrichir la gamme des
billets de banque qui passe ainsi à cinq coupures au lieu de quatre: 100 DA, 200
DA, 500 DA, 1.000 DA et 2.000 DA. Elle devra permettre aussi «de renforcer la
lutte contre le faux monnayage». Le billet de 2.000 DA comprend plusieurs
éléments de sécurité.
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Posté Le : 05/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com