Le RCD crie à l’inquisition et au dénigrement
Après les déclarations de Noureddine Aït Hamouda qui avait exprimé des doutes sur le chiffre du million et demi de martyrs pendant la révolution, les organisations dites de la famille révolutionnaire sont montées au créneau pour crier haut et fort à la trahison et à la remise en cause de ce que représenterait l’intitulé même de la révolution algérienne, à savoir ce million et demi de martyrs.
La réaction du parti ne s’est pas fait attendre. Elle est venue à travers un long communiqué de son groupe parlementaire, diffusé sur son site Internet et remis aux rédactions nationales. Pour le groupe du RCD, l’attaque est «une manœuvre de diversion». «Pour mieux détourner l’opinion publique de la pénible réalité des citoyens, du bilan des dix dernières années et de l’absence de vision et de programme de développement, des organisations satellites, autoproclamées détentrices du label nationaliste, ont été actionnées, a posteriori, pour stigmatiser et manipuler les interventions des députés du Rassemblement», lit-on dans le communiqué. Pour le RCD, la sortie dont il est l’objet est une «diatribe» assimilable à de «l’inquisition» qui marquerait le refus des Pouvoirs publics à apporter des réponses «aux questions liées à l’arbitraire, la corruption et l’échec économique et social du régime». Se plaçant sur le registre du patriotisme, sur lequel il est justement battu en brèche par ses contempteurs, le RCD estime que ces derniers «cachent mal, en réalité, leur déficit patriotique». «Hier, loin des premières lignes, lorsqu’il fallait payer le prix du sang, nos inquisiteurs d’aujourd’hui s’arrogent la propriété exclusive du nationalisme, maintenant que celui-ci est sans risque et monnayé en espèces sonnantes et trébuchantes», lit-on dans le communiqué. Et de poursuivre dans la même veine, en revendiquant sa part de «Novembre», le communiqué ajoute: «Héritiers du sacrifice de leurs parents pour l’indépendance de l’Algérie, les députés du RCD font du combat démocratique le patriotisme d’aujourd’hui. Ils s’inscrivent résolument dans les messages de novembre et de la Soummam qui revendiquent un Etat démocratique et social». Après ce passage qui résonne comme une mise au point à ceux qui douteraient du patriotisme du parti de Saïd Sadi, le groupe parlementaire s’en prend à ceux qui font de l’héritage de la révolution «un fonds de commerce». «Comme dans d’autres guerres de libération, l’Algérie connaît ses rentiers qui ont démissionné au moment décisif. Ceux qui s’agitent aujourd’hui ne sont pas les authentiques moudjahidine qui sont les premiers scandalisés par la prolifération d’imposteurs qu’ils n’avaient jamais vus à leurs côtés mais des prédateurs grassement payés et qui vivent du sang des martyrs. Ces gesticulations ont également pour but d’étouffer tout débat sur l’affaire des faux moudjahidine, problème au demeurant reconnu par l’Etat et qui grève lourdement le budget national», lit-on encore dans le document. Il s’agit donc pour le RCD d’empêcher la manifestation de la vérité sur «le rôle de chacun» de façon à éviter aux «imposteurs» de rendre des comptes devant l’opinion publique. «Le recrutement, toujours plus nombreux, de nouveaux ‘moudjahidine’ signe le refus du régime de construire la société civile et politique sur la base des règles de l’Etat de droit et de l’intérêt national», estime le groupe parlementaire du RCD qui conclut son communiqué par une pique contre le Pouvoir qu’il accuse d’être en constante recherche de «clientèles qui ont souillé et confisqué la guerre de libération pour mieux s’approprier la décision politique et, subséquemment, les richesses nationales». Et dans cette optique, le ministre chargé des relations avec le parlement est l’étalon de cette promotion par la confiscation du combat libérateur selon le RCD. Pour rappel, le député Noureddine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche, est coutumier des pavés dans la mare dans l’enceinte de l’Assemblée au sujet de la révolution qui reste un des sujets sensibles. Il y a quelques mois, il avait adressé une question orale au ministre des Moudjahidine au sujet de «la séquestration des dépouilles des colonels Amirouche et Si Haouès dans les locaux de la gendarmerie, au lendemain de l’indépendance».
H. Senouci
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Posté Le : 21/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com