Publié le 18.11.2024 dans le Quotidien l’Expression
Alors que le mégaprojet de Ghar Djebilet prend forme, le coup de starter vient d’être donné pour le lancement du mégaprojet de phosphate à l’est du pays.
La bonne santé de l’industrie nationale se confirme.
Les deux mégaprojets miniers ont été initiés. Après Ghar Djebilet, le temps est venu pour le lancement des travaux de réalisation du mégaprojet de phosphate à l’est du pays. Ils devraient être exécutés à la vitesse maximale. Le tempo est palpable, à travers la cadence des infrastructures et usines prévues. La visite effectuée, ce samedi, par le ministre de l’Énergie des Mines, Mohamed Arkab en dit long. Le premier responsable de ce secteur névralgique, s’est envolé pour l’est du pays afin de donner le coup d’envoi du tant attendu mégaprojet de la mine de phosphate de Bled El Hadba, à Tébessa. Il a enchaîné dans l’après-midi, avec une autre visite, à la wilaya de Souk Ahras où il a donné le coup de starter pour le lancement des travaux préparatifs à la réalisation du projet du complexe de transformation et production de fertilisants azotés. Dans ce sillage, le ministre a fait savoir que l’Algérie figure parmi les 10 premiers pays au monde avec des réserves géologiques en phosphate estimées à plus de 3 milliards tonnes à l’est du pays dont 1,2 milliard de tonnes au gisement de Bled El Hadba (Tébessa). Le projet devrait produire six millions de tonnes de phosphate brut à Bled El Hedba et cinq millions de tonnes d’engrais (à Oued Kebrit, Souk Ahras) pour soutenir la sécurité alimentaire. Cela représente une énorme quantité de cette matière qui constitue l’ingrédient essentiel des engrais, nécessitant le transport du minerai extrait, qui sera exporté vers les marchés mondiaux une fois l’autosuffisance atteinte via le port annabi. C’est pour cette raison qu’il y a eu rénovation, mise à niveau, modernisation et électrification de la ligne ferroviaire minière reliant Djebel Onk (Tébessa) à Oued Kebrit (Souk Ahras). Le projet de dédoublement de la ligne minière Est reliant Annaba au gisement de Bled El-Hadba (Tébessa), via Souk Ahras, est en cours de réalisation. Il s’agit de l’autre maillon important de la chaîne bien huilé et ficelé, tracé à l’horizon de 2027, date de l’exploitation effective de la mine. Le projet de dédoublement de la voie ferrée qui va d’Annaba à Bled El Hedba, en passant par les wilayas de Guelma et Souk Ahras est au cœur de ce projet structurant. Ce qui constitue une très grande occasion pour le marché local. Le projet de Ghar Djebilet est également mis sur les rails, suivant cette logique. Les travaux à Ghar Djebilet ont été déjà entamés par la mise en exploitation du gisement en juillet 2022, suivis par le lancement du projet d’usine de traitement primaire du minerai de fer, en décembre dernier. Cette mine est l’une des plus grandes au monde en termes de réserves avec près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer et une capacité de production de 2 à 3 millions de tonnes/an dans une première étape (2022-2025). Pour le moment, le transport du minerai extrait de la mine de fer du gisement de Ghar Djebilet à Tindouf, est assuré par les camions du groupe public de transport urbain de marchandises et de logistique Logitrans. Cela est provisoire, du fait du lancement du projet d’une nouvelle ligne ferroviaire reliant Béchar-Tindouf-Ghar Djebilet sur une distance de 950 km. Les travaux de réalisation de cette dernière connaissent une cadence « satisfaisante », selon les services du ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base. Un comité conjoint multisectoriel avait été créé en juillet dernier pour superviser le suivi et la mise en œuvre de ce projet qui devra permettre la création de 15000 à 20000 postes d’emploi directs et indirects. Les deux géants miniers ont été réveillés et il existe un autre gisement dont le lancement est prévu prochainement. Il s’agit du mégaprojet de l’exploitation de la mine de zinc et de plomb à Oued Amizour (Béjaïa). Sa concrétisation représente une valeur ajoutée pour l’économie nationale. Aux dernières nouvelles, les choses avançaient à son sujet. Il y a eu la signature en septembre dernier d’un contrat pour la réalisation de la mine, et la construction d’une usine de traitement de ces deux matériaux. Le contrat a été signé entre la joint-venture algéro-australienne «Western Mediterranean Zinc» (WMZ) et la société chinoise «Sinosteel», tout en adoptant une cadence de réalisation «rapide» pour ce projet stratégique qui jouit d’un suivi constant des hautes autorités du pays, en tête desquelles le président de la République. La mine d’Oued Amizour possède l’une des plus grandes réserves mondiales en la matière, dépassant 54 millions de tonnes, dont 34 millions de tonnes exploitables pendant 20 ans. Le projet vise à extraire 170000 tonnes de concentré de zinc et 30000 tonnes de plomb. Le ministère prévoit que le projet, une fois opérationnel, générera un chiffre d’affaires de 215 millions USD et un bénéfice net de 60 millions USD.
Mohamed AMROUNI
Posté Le : 18/11/2024
Posté par : rachids